Twin Peaks, X-Files, Prison Break, La fête à la maison, Gilmore Girls (photo), Alerte à Malibu, MacGyver...
La liste est longue des ressuscités de l’an 2016-2017. On parle aussi de Will & Grace, de Parenthood ou de Sauvé par le gong et d’autres séries vintage comme Magnum, Xena la guerrière ou Le Prince de Bel-Air…
En réalité, la liste ne cesse de s’allonger. Sans oublier les projets qui passent du grand au petit écran et vice-versa (Fatal attraction, Lethal weapon, The Exorcist, The notebook…)
Il ne vous a pas échappé que depuis deux ou trois ans les projets de «revival» en séries se multiplient. Toutes les occasions semblent bonnes. Qu’il s’agisse de faire revenir à la vie des héros disparus, de prolonger leurs aventures ou de prévoir des univers subtilement déclinés au départ de séries adulées.
Ce vendredi, Netflix propose la nouvelle saison de Gilmore Girls, la série la plus “feel good” et « cocoon » des années 2000. Un retour synchronisé avec Thanksgiving, fête familiale entre toutes… Si la nouvelle fait la joie des fans, une question s’impose malgré tout: entre nostalgie et appât du gain, les films et les séries sont-ils condamnés à un éternel retour ?
Nouveaux mots et nouvelles images pour le dire
Si certaines séries, victimes de mort prématurée, n’avaient sans doute pas dit leur dernier mot (Twin Peaks, photo) ou méritaient d’être confrontées aux avancées les plus récentes de la technologie (X-Files), difficile de prétendre que tous les survivants rappelés à la vie valaient forcément leur pesant d’encens…
Les producteurs de ces coups fumeux tablent à la fois sur la nostalgie, sur un marketing bien établi, sur l’attente des fans et sur l’envie des acteurs de revivre un moment de grâce – pour ceux qui ne sont pas parvenus à rebondir une fois leur série disparue.
Pensant refaire tourner la roue du succès, les producteurs se jettent souvent tête baissée dans l’aventure, oubliant que le risque de fâcher et de décevoir le public est tout aussi grand que le retour sur bénéfice escompté. Nombre sont ceux qui s’y sont cassé les dents – comme Heroes reborn, Dallas ou Rush Hour – mais, visiblement, pas au point de décourager tous les autres prétendants.
Au risque de décevoir
La toile s’est ardemment gaussée de l’idée de réincarcérer les héros de Prison Break qui, lors de leur heure de gloire, avaient déjà souffert de se voir imposer une 2e saison de prison-évasion. Mais que dire de l’acharnement geôlier dont ils ont ensuite été les victimes et qui risque de reprendre bientôt ? Même si le ridicule ne tue pas, il nuit franchement à la réputation d’un art – celui de la série – qui, aux yeux de certains, doit toujours faire ses preuves. Malgré les galons durement acquis auprès de créateurs aussi brillants qu’expérimentés: les Scorsese, Lynch, Soderbergh et autres.
Parfois, comme dans le cas de la série Roots, il s’agit de redonner force et vigueur à une histoire résolument datée qui méritait de conquérir un nouveau public. Mais il importe alors de creuser davantage le sillon et de justifier ce plongeon dans le passé.
Un retour calculé ?
En ce qui concerne Gilmore Girls, qualifiée de série préférée des jeunes femmes au tournant du millénaire, elle possède une fan base telle que ce retour à Stars Hollow semble être un succès assuré.
La création d’Amy Sherman-Palladino est en effet une des rares séries à avoir terminé sa course au terme de 7 saisons avec davantage d’audience (3,7 millions) qu’à ses débuts (3,6 millions). Une présence quasiment continue en télévision (sur différentes chaînes US) qui lui a permis de recruter un tas de nouveaux fans au fil des ans.
Ajouter à cela le fait que pour de nombreux fidèles, l’histoire était loin d’être terminée – d’autant que la créatrice originelle en avait été écartée – et Netflix disposait visiblement de suffisamment de raisons pour relancer la machine…
Besoin de vous rafraîchir la mémoire avant de plonger au coeur des 4 nouveaux épisodes d’1h30 proposés par Netflix? Suivez le guide…
Sept saisons passées dans le cocon de Stars Hollow
Durant sept saisons, Gilmore Girls a mis en scène le drôle de couple formé par une mère (Lauren Graham) et sa fille (Alexis Bledel), que seize ans à peine séparent. Une extrême proximité, source de complicité et de tendresse mais aussi de relations familiales très particulières… Un équilibre que risquait de mettre à mal l’admission de Rory dans la prestigieuse école de Chilton, au tout début de l’histoire… De l’univers populaire de Stars Hollow (petite ville tranquille du Connecticut) à l’ambiance feutrée et bourgeoise de Chilton, Rory a fait le grand écart comme elle pouvait. Tandis que sa mère, Lorelei, se voyait contrainte de se rapprocher de ses parents – qui l’avaient jadis «bannie» en raison de sa grossesse – afin de pouvoir assurer le fameux minerval…
Leur quotidien est l’occasion de nombreux décryptages, parfois touchants, souvent comiques – de l’univers ado aux relations mère-fille, envisagées sous un jour avant tout idyllique.
Apparentées mais avant tout bonnes amies, Lorelai et Rory font face à une société rigide, qui supporte mal l’excentricité et les différences, comme en atteste Lane, la meilleure amie, d’origine coréenne, de Rory.
Réalisme, charme et bons mots sont les trois atouts de Gilmore Girls, série à fleur de quotidien qui se veut optimiste et inventive, dans sa façon d’envisager la vie. Sertie dans l’écrin de Stars Hollow – cité tranquille du Connecticut, avec son café, son hôtel, son école un brin « select » et sa kyrielle de traditions -, la création d’Amy Sherman-Palladino s’affirme comme une série « feel good » au parfum acidulé. Cette chronique en temps réel, contée avec tact et inspiration par une fine observatrice de la vie culturelle américaine, a la saveur des madeleines de l’enfance, avec une pointe de cannelle.
KT
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