Après Christine Baranski dans The Good Fight et Jennifer Coolidge dans The White Lotus, la nouvelle version de Matlock a remis l’actrice Kathy Bates en pleine lumière. Un parcours inspirant pour toutes les actrices, comme le confie sa partenaire Skye P. Marshall, invitée du Festival de Monte-Carlo. La série est disponible sur Auvio
Depuis la montée en puissance du personnage de Diane Lockhart, campée par l’excellente Christine Baranski (72 ans) dans la série The Good Fight*, on sait à quel point les avocates expérimentées peuvent se montrer quasiment intraitables. En décidant de remettre au goût du jour la série Matlock, créée par Dean Hargrove en 1986, Jennie Snyder Urman (Jane the Virgin) a pris une décision radicale : confier le rôle à Kathy Bates, dont la prestation dans le film Misery a marqué les esprits. Une manière de redynamiser le matériau originel en changeant à la fois de ton et de perspective.

La native de Memphis adapte en effet à sa manière le rôle de ce redoutable avocat, capable de gagner n’importe quel procès, en usant de diverses ruses et de son air faussement anodin et rangé de Mamy bon teint. Une façon de trancher avec les effets de manche et l’autorité toute paternelle, campés initialement, par le comédien Andy Griffith.
A septante ans, Madeline « Matty » Matlock est décidée à réintégrer le prestigieux cabinet juridique Jacobson & Moore, afin d’enquêter sur les circonstances qui ont permis l’éclosion de la crise des opioïdes ayant entraîné le décès de sa fille. Une mission aussi secrète que vitale qui ne l’empêche pas d’apporter, en parallèle, son expertise dans différents dossiers traités par son cabinet. Futée, déterminée et imprévisible, Matty a tôt fait de prouver à ses opposants qu’ils auraient mieux fait de se méfier de son petit air de femme rangée.
Comme ce fut le cas précédemment dans la série The White Lotus avec la comédienne Jennifer Coolidge (63 ans), jusqu’alors abonnée aux tout petits rôles, la nouvelle version de Matlock a permis à l’actrice de bientôt 77 ans (elle passera le cap ce 28 juin) de revenir sous les feux des projecteurs. Une revanche dont sa partenaire Skye P. Marshall se délecte presque autant qu’elle, ravie de voir que « des femmes de plus de 50 ans retrouvent une place en télévision ».
Un chemin sinueux jusqu’au succès
Invitée du Festival de télévision de Monte-Carlo, la native de Chicago impose aussi, aux côtés de Kathy Bates, un autre visage du succès féminin à destination, notamment, des petites Afro-américaines qui ont pu découvrir la série sur CBS en septembre dernier. Dans le rôle de l’ambitieuse avocate Olympia Lawrence, la comédienne impose « la soif de gagner des procès » d’une femme « qui a dû se battre pour s’imposer dans ce milieu très masculin ». Un trait de caractère qui fait écho à son propre parcours de vétéran de l’US Air Force, un enrôlement qui a permis à la jeune femme de « faire des études supérieures sans s’endetter » (sic). Devenue ensuite comédienne, elle confie aujourd’hui sa profonde admiration pour des actrices comme Viola Davis et Kathy Bates et « sa joie immense de pouvoir côtoyer une partenaire aussi inspirante ».
Kathy Bates avait déjà exploré en 2011 et 2012 le milieu judiciaire à travers la série La loi de Harry (Harry’s law), où elle tenait également le premier rôle. Imaginée par le grand spécialiste des séries juridiques, l’Américain David E. Kelley, il y a presque 15 ans, l’aventure n’avait duré que deux saisons. Depuis lors, l’actrice, souffrant de diabète, a totalement changé de mode de vie afin de ménager sa santé et de se remettre en forme. Ce qui lui permet de revenir avec force sur les devants de la scène. Après une première saison de 19 épisodes saluée par la critique, et disponible sur Auvio, la saison 2 est déjà sur les rails…
Karin Tshidimba
NB: La série « The Good Fight » est d’ailleurs l’une des dix séries préférées citées par l’autrice Lola Lafon…
La 64e Edition du Festival de Monte-Carlo livrera son palmarès dans la soirée du mardi 17 juin.
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