La série The Tower sonde les erreurs de jugement et les dissimulations qui entravent parfois le travail policier. À voir sur Arte.tv dès le 1er décembre
Deux adultes font une chute mortelle du sommet de l’impressionnante Tour Portland, située dans le sud-est de Londres. La jeune Farah Mehenni, originaire de Lybie, semble avoir entraîné dans sa chute le policier Hadley Matthews, très apprécié de ses collègues. Deux personnes ont assisté au drame : un petit garçon de 5 ans, traumatisé par les événements, et une policière débutante, partenaire de Hadley.
Lorsque celle-ci disparaît soudainement, l’enquête menée par l’inspecteur Steve Bradshaw (Jimmy Akingbola) et l’inflexible lieutenant Sarah Collins (Gemma Whelan) prend une tout autre tournure. D’autant qu’il semblerait que l’agent Lizzie Adama (Tahirah Sharif) soit le témoin clé dans une potentielle affaire de trafic d’êtres humains, impliquant un certain Laszlo Kovacs.

Ambiguïtés et erreurs policières
Décliné en trois volets, ce thriller solidement charpenté met en lumière un quotidien où s’expriment les rancoeurs et la méfiance ordinaires. Tendu et rigoureux, le récit ne badine ni avec la complexité des êtres, ni avec les zones d’ombre des procédures et encore moins avec les rivalités potentielles entre services policiers. Se penchant tant sur ceux qui mentent sous serment que sur ceux qui choisissent de les couvrir par leur silence.
La force de l’intrigue, imaginée par Patrick Harbinson (Fearless), tient dans sa manière de dévoiler les différents strates du drame où les apparences sont non seulement réductrices mais aussi trompeuses. Et de révéler au fur et à mesure les atouts et les failles de policiers bien intentionnés, souvent mis en difficultés par le manque de moyens ou les agendas divergents de leurs supérieurs.
La solitude de l’enquêtrice ou du détective
Le réalisme de l’ensemble tient à la qualité du roman originel, Post Mortem, dont la série est adaptée. son autrice, Kate London est passée à l’écriture après une longue carrière passée au sein des services de la Metropolitan Police de Londres. C’est dire si elle connaît bien les travers et les manques de l’institution ainsi que la richesse humaine des hommes et des femmes en bleu qui lui permettent toutefois de mener certaines de ses missions à bien.
Suivant le travail méticuleux de la police des polices, cette première saison s’inscrit dans le sillage de la célèbre série anglaise Line of Duty, mettant en lumière la lutte anti-corruption et les tensions causées par les enquêtes internes réalisées au sein des forces de l’ordre britannique. Surtout lorsque les zones grises des enquêtes semblent particulièrement étendues.
Dans le rôle de l’intraitable et froide Sarah Collins, les fans reconnaîtront Gemma Whelan découverte dans les séries Game of Thrones et Killing Eve. Son parcours tortueux, ainsi que celui de la jeune Lizzie Adama, donne toute sa saveur à la série The Tower.
La saison 2 est déclinée, quant à elle, en 4 épisodes. Elle permet de retrouver Sarah Collins et Lizzie Adama, deux mois après les événements tragiques qui les ont réunies au bas de la tour Portland. Mais, cette fois, elles ont à résoudre deux enquêtes, en parallèle, portant sur des féminicides perpétrés à 25 années d’intervalle.
Les deux saisons seront proposées sur l’antenne d’Arte les 4 et 11 décembre prochains à 20h55.
Karin Tshidimba
*** La Tour / The Tower (VO) Police sur le gril Création Patrick Harbinson, d’après les romans de Kate London Réalisation Jim Loach (Saison 1) et Faye Gilbert (saison 2) Avec Gemma Whelan, Jimmy Akingbola, Tahirah Sharif, Emmett J. Scanlan,… Sur Arte.tv dès le 01/12 Deux saisons, soit 7 x 50 minutes
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