Nouvelle création française pour Prime Video, Killer Coaster réunit la mère, la tante et la fille sur le même mystérieux champ de foire de Palavas-les-Flots. Premier tour de manège ce vendredi 15 septembre.

Un corps est découvert dans le train fantôme de la fête foraine de Palavas-les-Flots. Pour Yvane (Audrey Lamy) et sa famille, propriétaires du manège, l’accident est une double catastrophe venant salir leur réputation et freiner leur activité estivale… Pour Sandrine Laplace (Alexandra Lamy), policière qui rêve d’échapper à la corvée quotidienne des PV à dresser, cette mort mystérieuse est une « aubaine ». Son enquête dans le milieu forain risque pourtant de virer rapidement au cauchemar.

Dans Killer Coaster*, nouvelle création française pour Amazon, l’univers forain est recréé avec soin : sons, lumières et attractions en tous genres créent l’illusion parfaite. Dans ce petit monde singé jusqu’à la caricature, l’enthousiasme des soeurs Lamy emporte au départ l’adhésion. Alexandra Lamy (Un gars, une fille) en contractuelle zélée qui se rêve enquêtrice chevronnée est littéralement désarmante. Quant à sa soeur Audrey Lamy (Les InvisiblesScènes de ménage), elle infuse toute sa détermination dans son rôle de cheffe du clan Poissonnet, propriétaire de manège énervée qui tente de sauver sa famille de la banqueroute.

Fille d’Alexandra Lamy et nièce d’Audrey, Chloé Jouannet (Derby Girl) est saisissante en Carmen Jimenez, amoureuse secrète, façon Roméo et Juliette, qui se rêve aussi reine des Forains pour honorer la mémoire de sa mère et les rêves de son clan.

Mais la rencontre de ces trois talents, pourtant espérée depuis longtemps, ne produit pas toujours les étincelles escomptées. En pariant sur le ton de la comédie déjantée et énorme, Nikola Lange et Thomas Mansuy font preuve d’une solide créativité mais s’embourbent parfois. Le résultat accuse quelques sérieuses baisses de régime, malgré des dialogues cinglants et des rencontres qui ne manquent pas de piment, tel Alex Lutz en commissaire borné.

A vouloir brasser trop de genres différents – humour absurde, horreur, enquête, guerre des clans et romance empêchée -, la recette se révèle, par moments, trop lourde à digérer. Pas sûr que tous les invités auront envie de se resservir après les premiers épisodes diffusés en avant-première au Festival de la Fiction TV de La Rochelle.

Si le décor burlesque et rétro, le ton loufoque et l’intrigue haut perchée sont soigneusement élaborés et baignés d’une lumière d’exception, certaines répliques lourdingues empêchent la fusée de décoller. Dommage…

Karin Tshidimba