Que vous soyez un fan de la première heure ou un(e) éternel(le) indécis(e), voici un livre-guide, qui en dévoilant les coulisses de The Wire****, vous donnera sûrement l’envie de vous plonger tout entier dans le célèbre « roman visuel » de David Simon qui fête ses 20 ans, ce 2 juin 2022

Il y a tant à dire sur The Wire, « la plus grande fresque politique et criminelle de l’Amérique moderne », que l’équipe de Sofilm a décidé de lui consacrer un hors-série richement illustré à l’occasion du 20e anniversaire de ses débuts sur HBO. Le mook, résultat d’un travail collectif porté par les illustrations de Romain Baraton, se penche sur les objets, les faits, les lieux et les personnages qui ont rendu la série culte. Car si elle est unanimement saluée par la critique et le monde académique, The Wire, en raison de la lenteur et de la complexité de son récit, a mis longtemps à séduire un large public. Elle n’a d’ailleurs jamais connu un vrai succès d’audience lors de sa première diffusion.
Lorsqu’en plein confinement, les chiffres se sont réveillés sur sa plateforme de streaming, HBO en a été la première étonnée. Mais les Américains disposaient enfin du premier atout pour apprécier cette œuvre tentaculaire : le temps.

THE WIRE by Sofilm – Teaser from CAPRICCI Films on Vimeo.

Des cinq versions du générique (au fil des cinq saisons, donc) inspirées du titre original de Tom Waits aux personnages qui ont vraiment inspiré Omar Little et Avon Barksdale, en passant par les interviews des trois auteurs de la série, Sofilm offre une plongée passionnante dans la fabrique de la série culte. Les spécialistes de la série-monde, comme les tout nouveaux disciples, apprécieront le voyage.

« We own this city », digne héritière

Vingt ans après, We Own This City reprend le fil de l’enquête sur le trafic de drogue interrompue en mars 2008 au terme de 60 épisodes au total. Ce retour à Baltimore révèle ce que tout le monde savait : la drogue n’a pas quitté les rues de Baltimore et si la police semble enfin mieux armée pour lutter, elle est très loin d’être irréprochable. C’est une autre affaire retentissante qui a poussé David Simon et George Pelecanos à reprendre la plume : l’affaire Freddie Gray / Wayne Jenkins. Dans The Wire, le trio Simon-Pelecanos-Burns ne voulait pas seulement aborder la question de la criminalité dans les quartiers mais aussi mettre en lumière « l’économie de la drogue ». Vingt ans plus tard, à la faveur d’un scandale de corruption, on en revient à la même fascination pour le billet vert et aux trafics qui agitent l’Amérique.

Karin Tshidimba

« The Wire by Sofilm », Éditions Capricci, 160 pp., 20 €