Invitée du Festival de Télévision de Monte-Carlo qui rend notamment hommage à la série française Engrenages, la comédienne est portée par le succès record de la série HPI sur TF1 et la RTBF.
Audrey Fleurot n’a pas l’habitude de mâcher ses mots. Ainsi n’hésite-t-elle pas à se déclarer déçue par “la fin très normative” de la série Engrenages en ce qui concerne son personnage, l’avocate Joséphine Karlsson. “L’histoire d’amour avec ce mec qui est à ses côtés depuis le début, j’ai trouvé cela un peu décevant par rapport à mes propres goûts. Mais Caroline (Proust, NdlR) aussi rêvait d’une fin plus sombre pour son personnage de Laure Berthaud…” Un constat qui n’empêche pas le succès de la série de Canal à l’international.
Invitée du Festival de télévision de Monte-Carlo, l’actrice a également décliné le planning des interviews établi pour opter pour une conférence de presse unique, dimanche, au fil de laquelle les journalistes pouvaient venir poser une question. Ses réponses se sont révélées franches et détaillées, dans une ambiance plutôt détendue.
Le goût des séries et en particulier d’HPI
“J’aime la dimension culturelle des séries. Pour moi, c’est aussi une façon de voyager et de découvrir certains microcosmes comme dans la série sud-africaine Reyka qui a fait l’ouverture du festival, vendredi soir. Quand une série est bonne, on est vraiment embarqués.”
Face au succès impressionnant de la série HPI, sur TF1 et la RTBF, l’actrice garde la tête froide. “On espère tous quand on fait une série qu’elle aura du succès. La seule chose qu’on peut faire c’est incarner le personnage avec le plus d’engagement et de sincérité possible. Quand j’ai lu le script d’HPI, qui n’était pas encore une comédie, j’ai constaté que le personnage restait dans un coin de ma tête. Je sentais que le ton n’était pas le bon mais une fois qu’on l’a trouvé, j’ai senti qu’il se passerait quelque chose… Je n’ai jamais eu aussi peur qu’avant la diffusion sur TF1. Je m’étais tellement investie… Si le personnage ne rencontre pas son public, c’est vraiment dur, professionnellement mais aussi humainement parlant. Quand la série est chorale, vous ne vous sentez pas responsable du succès de la même façon…”
« Je veux voir Morgane dire et faire ce que je n’ose ni dire ni faire”
“J’espère qu’on va gagner en liberté de ton, en insolence. Je veux voir Morgane à l’ANPE, à la banque, à la poste et la voir dire et faire ce que je n’ose ni dire, ni faire. Il y a un truc cathartique par rapport à la société d’aujourd’hui. Cette fille qui a 160 de QI et qui se comporte comme si elle avait 5 ans… Elle me fait envie car je rêverais d’être à sa place. J’ai envie de continuer à creuser cela. Il y a un côté super-héroïne du quotidien que j’aime bien. Je ne sais pas jusqu’où où on va pouvoir renouveler la forme mais je suis comme vous, je n’ai pas de visibilité sur ce sujet. Car c’est très nouveau pour moi.”
Le fait d’arriver très en amont sur le projet a offert à la comédienne “plus de liberté et de possibilité d’improvisation sur un canevas bien défini. Il y eu un gros travail d’écriture et des aller-retour entre l’auteur principal (Stéphane Carrié, NdlR) et moi. “J’ai beaucoup rapproché Morgane Alvaro de mon tempérament, de mon humour. J’essaie de me maintenir dans un état de jubilation et de connerie permanente pour trouver des choses dans l’instant. Comme un enfant, en fait. Ce qui est parfois épuisant.”
La série historique “Les Combattantes”
On verra prochainement l’actrice française dans une série historique à nouveau coproduite par la RTBF et TF1, tournée dans les Vosges. La comédienne y partage l’affiche avec Sofia Essaïdi, Julie de Bona et Camille Lou.
“Ce qui m’a plu dans Les Combattantes, c’est qu’on a beaucoup vu les hommes dans les tranchées en 14-18 et je trouve intéressant de voir ce qu’ont vécu les femmes à cette époque: à l’usine, en tant qu’infirmières… On l’a très peu montré. Et puis, ce sont des personnages forts. Je trouve chouette que la télévision renoue avec ce genre des grandes sagas historiques qui avaient un peu disparu. Comme dans la série Le Bazar de la charité pour TF1. J’aime l’époque en tant que spectatrice. Et en tant qu’actrice, il y a un côté très chouette de pouvoir se déguiser.”
Le thriller “Mensonges” avec Arnaud Ducret
On la retrouvera aussi prochainement dans Mensonges adaptée de la série britannique Liar, aux côtés d’Arnaud Ducret, toujours pour TF1.
“Je regarde beaucoup de séries anglaises. J’ai toujours refusé de faire des remakes quand l’original me plaisait beaucoup. Je trouve cela un peu absurde et tétanisant. Mais pour une fois, j’ai trouvé que c’était vraiment perfectible. La série m’a accroché mais le fait que le personnage féminin soit très victimisée m’a énervé. J’ai envie de la rendre plus forte. C’est le choix des scénaristes car l’actrice, Joann Froggatt, est formidable. J’ai envie de raconter l’histoire d’une fille que personne ne croit mais qui se bat. Un sujet comme le viol n’est pas traité de la même façon dans les pays latins ou scandinaves. Il y a déjà eu d’autres adaptations. Je suis curieuse de voir de quelle façon divers pays s’approprient ce thème important.”
Le film “Kaamelott” attendu en juillet
Les fans attendent aussi la sortie imminente du film d’Alexandre Astier tiré de la série du même nom… “On nous a donné les textes au maquillage comme à la grande époque ! C’était spontané et à l’arrache, même si on avait plus de moyens. Le processus reste le même : le côté troupe de théâtre et l’énergie. J’étais très contente de retrouver l’ambiance, même pour quelques jours. J’aurais été super déçue de ne pas pouvoir me libérer car je suis très attachée au projet et à l’équipe. Mais on n’a pas reçu le scénario complet donc je suis très curieuse, comme vous, de découvrir le résultat final…” plaisante-t-elle.
Quel est son personnage préféré ?
“Je vis avec Morgane Alvaro dans un coin de ma tête. Je lui achète des fringues sur Vinted. J’y suis plus attachée parce que mon niveau d’investissement est plus grand. Ce dont je suis le plus fière c’est de voir que HPI marche auprès des enfants et des personnes qui n’allaient pas vers ce genre de séries ou même vers TF1. Je lui suis très attachée parce que ce personnage est très proche de moi…”, reconnaît l’éctrice.
Karin Tshidimba, à Monte-Carlo
mise à jour (17.05.2023): HPI, célèbre comédie policière de TF1 portée par Audrey Fleurot, va devenir « High Potential » aux Etats-Unis, où elle sera adaptée par le groupe ABC. Dans la version américaine, Kaitlin Olson tiendra le rôle de Morgane et Daniel Sunjata celui du détective Karadec…
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