Quelles sont les répercussions de la violence masculine sur les femmes, sur les mères ? Comment revivre après un trauma, que dire, que taire ? Comment sortir du silence et reprendre confiance ? Grace à son casting cinq étoiles, Big Little Lies s’empare de toutes ces question à bras-le-corps

Les premiers épisodes de cette saison 2 rendent hommage aux voies empruntées par la série dès sa création, sur base du bestseller de Liane Moriarty. Un récit profondément choral qui accorde une attention particulière à son trio de base – Celeste (Nicole Kidman), Madeline (Rheese Witherspoon) et (Jane) Shailene Woodley – sans jamais oublier leurs deux autres complices d’infortune: Renata (l’ambitieuse et impitoyable Laura Dern) et la discrète et fragile Bonnie (Zoë Kravitz).

Alors que la rentrée scolaire bat son plein, chacune découvre le poids exorbitant des secrets et mensonges qui peuplent leur vie, surtout depuis la nuit tragique qui a vu le décès de Perry. Dans cette saison 2, les cinq femmes sont forcées de constater que contrairement à ce qu’elles pensaient au début de l’été, non seulement, rien ne sera plus jamais comme avant mais rien n’est définitivement réglé.

La saison 2 est celle de la suspicion et du déni : ceux que Mary Louise (Meryl Streep), la mère de Perry fait cruellement peser sur Celeste (Nicole Kidman), la femme de son regretté fils. Incapable de croire au portrait d’homme violent que Celeste lui dépeint et déterminée à éclaircir les circonstances du décès de son fils, elle fouine, insinue et pousse la police à approfondir son enquête. Persuadée que ses petits-fils sont en danger, elle tente de s’imposer dans leur vie tout en se rapprochant dangereusement de Ziggy, le fils de Jane (Shailene Woodley).

La double peine des femmes

Cette nouvelle salve d’épisodes nous apprend que rien n’est réglé, contrairement à ce que pensaient les 5 alliées de Monterey, et toutes leurs réussites semblent même remises en cause. Leur sphère privée qu’elles pensaient avoir préservée, est sur le point de voler en éclats. L’arrivée de la mère de Bonnie avec ses prémonitions et ses intuitions étranges n’arrange rien… Mais le malaise de Bonnie (Zoë Kravitz) n’est pas le seul à être criant. Entre détresse d’enfants, cafouillages ou traumas des parents, la vie à Monterey est bien loin de refléter la sérénité vantée dans les dépliants sur papier glacé.

La saison 2, réalisée par la Britannique Andrea Arnold, est tout entière tournée autour de la question des traumas présents et passés qui pointe bien la façon dont sont traitées les victimes de violences conjugales. Jugées, questionnées, soupçonnées et, le plus souvent, poussées dans leurs derniers retranchements.

Là où tant de séries détournent le regard une fois l’agression, l’accident ou le trauma survenus, David E. Kelley choisit, au contraire, de s’asseoir auprès de ses personnages et d’écouter leurs regrets, leurs craintes ou leurs souffrances. Sachant que ces drames ne disparaissent pas et fondent ce qu’ils seront désormais. Ce qui fait de Big Little Lies une série d’une extrême sensibilité, écrite avec une intelligence émotionnelle rare.

Si la saison 2 était une surprise – Big Little Lies, adaptée du livre de Liane Moriarty, avait été présentée comme une mini-série -, elle devrait clore définitivement l’histoire de ces cinq femmes tourmentées.

Les 7 épisodes de la saison 2 de la série sont disponibles en coffret 2 DVD chez Warner Home Edition (environ 20€)

Karin Tshidimba