Dans la nouvelle série de Fabrice Gobert, Marina Hands brille de mille feux. Normal, le scénario d’Anne Berest est un feu d’artifices à la fois tendre et grinçant sur une mère de famille au bord de la crise de nerfs… Mytho*** est à voir en ligne dès aujourd’hui sur arte.tv et jeudi 10 à 20h55 sur Arte
Malgré son air de parfaite ingénue, Elvira est une véritable machine de guerre. Redoutable dans la gestion de son quotidien survolté de mère de famille nombreuse attentionnée, elle est toujours prête à se plier en quatre pour satisfaire ses nombreux « seigneurs et maîtres » : son mari qui ne la regarde plus, ses trois enfants en dispute constante et son patron tout aussi intransigeant. Tout ce petit monde qu’elle sert sans faiblir et sans jamais oublier de sourire. Pourtant, très souvent, Elvira est à deux doigts d’exploser en plein vol.
Un jour, une fausse alerte fait germer dans son esprit angoissé et constamment sur le qui-vive un plan qu’elle pensait anodin mais qui va se révéler machiavélique : imaginer un gros mensonge afin d’attirer l’attention des siens et de leur permettre de se reconnecter.
À deux doigts de l’explosion
À peine énoncé, la réalité de toute la famille est transformée et l’indifférence générale se mue en une sollicitude de tous les instants, entraînant une qualité de relation qu’Elvira ne pensait plus possible… Mais elle le pressent ce rôle de Mytho sera lourd à porter et ce gros mensonge pourrait nuire à l’équilibre fragile de son monde.
Sur ce fil ténu de dramédie familiale plutôt osée, Fabrice Gobert (Les Revenants) réussit une série à la fois délirante et grave, pleine d’inventivité et de tendresse. Une réussite qui est, bien sûr, due au scénario culotté imaginé par la scénariste Anne Berest, sur base d’une expérience en partie personnelle, mais surtout au bagout et à l’extrême sensibilité de son interprète principale, la formidable Marina Hands…
Entre errements d’ados et adultes inconséquents, Mytho s’offre même quelques clins d’œil bienvenus à l’univers faussement policé de la banlieue pavillonnaire et aux nombreuses mères de famille au bord de la crise de nerfs croisées dans les séries américaines, depuis Desperate Housewives jusqu’à The Big C. En quelques minutes seulement, Fabrice Gobert impose une petite musique entêtante et charmeuse parfaitement irrésistible.
La série a remporté le prix du public et d’interprétation féminine lors du dernier festival Séries Mania.
Karin Tshidimba
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