« Ce rôle de la psy dans la saison 1 de La Trêve était un très grand plaisir d’acteur. C’était très court et très intense car on a tourné toutes les séquences de la psy en quelques jours seulement. C’était chouette car c’était en fin de tournage et donc Yoann (Blanc, alias l’inspecteur Peeters, NdlR) avait tout le vécu de son personnage en tête et l’équipe avait toute l’expérience de plusieurs mois de tournage derrière elle. Je suis arrivée dans un lieu très chargé et à un moment très important de l’histoire » confie la comédienne Jasmina Douieb, heureuse des nouveaux horizons explorés par son personnage dans la saison 2.
« Reprendre un rôle, c’est comme retrouver un lieu qu’on a bien connu »
A ses yeux, la saison 2, c’est « le bonheur de pouvoir explorer un personnage hors du cadre professionnel très précis montré en saison 1. De pouvoir le développer et l’emmener plus loin. Au départ, Matthieu (Donck, le scénariste et réalisateur principal de la série, NdlR) pensait vraiment ne pas faire de saison 2 donc je ne savais pas que j’allais retrouver ce personnage de psy. Il y a eu beaucoup de tractations pour savoir si c’était faisable financièrement. Mais une fois que le budget a été revu à la hausse, comme ils avaient déjà une idée pour cette saison 2, j’ai su que mon personnage y trouverait sa place. »
Une saison 2 vécue avec la même intensité mais de « façon plus étalée, j’ai eu plus de jours de tournage. J’ai beaucoup blagué avec mes amis en leur disant que, cette fois, j’avais des jambes, je ne suis pas constamment assise comme en saison 1. C’est très rigolo de remettre un costume. C’est une sensation très agréable comme de retrouver un lieu qu’on a bien connu. Ce sont des retrouvailles chaleureuses. »
Pour la comédienne qui n’a pas l’habitude de tourner, ce qui est particulier dans la série, c’est « l’économie du jeu. Ce n’est pas juste jouer moins fort, c’est jouer tout à fait différemment. Jouer sans public mais surtout jouer avec plein d’autres facteurs : le montage, la musique et la façon dont le réalisateur a envie d’utiliser une image. On sent bien qu’on est un élément dans un ensemble tandis qu’au théâtre, on est vraiment acteur de l’histoire. En série, on est au service d’un truc qui nous échappe, mais c’est très gai car on est obligé de lâcher prise » poursuit-elle.
Il faut dire que a comédienne était déjà amatrice de séries avant l’expérience de La Trêve.
« J’ai beaucoup aimé House of cards, par exemple, mais la toute première série que j’ai aimée, c’est Twin Peaks. Je l’ai vue plusieurs fois, cela fait vraiment partie de ma culture cinéma. Je me rappelle de sessions d’examen où on regardait deux épisodes par jour pendant nos pauses, cela reste un souvenir très important. »
« J’ai beaucoup d’affection pour le métier de psy »
Pour préparer son rôle, Jasmina Douieb a rencontré de nombreux psys. « J’ai toujours évolué dans un milieu où il y avait pas mal de psys, certains sont des amis, donc c’est un univers que je connais bien. J’ai beaucoup d’affection pour ce métier. Matthieu ne m’a pas proposé ce rôle par hasard. Pour préparer la saison 1 (photo ci-dessus) et la saison 2, on a fait des interviews avec des experts psychiatres qui font ce métier en milieu carcéral. C’est très différent des psys pour l’enfance ou des psychothérapeutes, etc. Nous avons beaucoup discuté du rôle de l’empathie, de la façon d’entrer en relation avec une personne pour pouvoir la comprendre et percevoir quand elle ment, ou pas… »
Ce rôle a-t-il induit un regard différent de la profession sur la comédienne ?
« Je fais beaucoup de mise en scène, je suis beaucoup moins dans le jeu, c’est un peu comme si ce rôle rappelait aux gens que je suis aussi comédienne. Ca a été un bon rappel pour les autres et pour moi, car la perception de La Trêve est très positive dans le métier » souligne Jasmina Douieb.
Entre licence en philologie romane et agrégation mixte en français et espagnol, Jasmina Douieb a toujours été attentive à la valeur des mots, à la force de la langue. Sans doute parce qu’elle s’est interrogée sur son double héritage à la fois belge et marocain. Cette richesse est au cœur de son travail avec des artistes comme Wajdi Mouawad, notamment, elle a aussi guidé sa mise en scène du spectacle Moutoufs salué par les Prix de la critique 2017-2018. Fruit d’une écriture collective, le sepctacle sera repris le 11 décembre à Huy et ensuite à Verviers, Fleurus, Braine-L’Alleud, Bruxelles, etc. (de janvier à début février). Parallèment, Jasmina Douieb travaille sur une nouvelle pièce qui impliquera son partenaire de La Trêve, Yoann Blanc.
Karin Tshidimba
mise à jour (3/12): Avec 319 010 fidèles et 20,2 % de parts de marché, La Trêve est repassée devant ses concurrents américains de NCIS enquêtes spéciales diffusés sur RTL-TVI dimanche soir. Une nouvelle d’autant plus enthousiasmante que le replay fonctionne toujours très bien.
À J +7, l’épisode 5 totalise 384 076 téléspectateurs (soit 65 353 amateurs supplémentaires) et 10 019 visiteurs uniques sur Auvio. Quant à l’épisode 6, il a été suivi par 336 694 fidèles (soit 59 276 “retardataires” supplémentaires) auxquels il faut ajouter les 7 818 visiteurs uniques qui ont choisi de suivre la série belge sur Auvio.
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