Face aux accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles portées à l’encontre de l’acteur Kevin Spacey, la production d’House of Cards n’avait pas d’autre choix que de mettre fin à son contrat. Restait à trouver comment intégrer cette défection dans la série. Beau Willimon, son créateur, a opté pour l’option la plus radicale qui soit : la mort du Président, comme le révélait déjà la bande-annonce mise en ligne il y a plusieurs semaines. Un décès qui permet à sa veuve, Claire Underwood (Robin Wright), de satisfaire des ambitions longtemps refoulées, malgré la méfiance de l’entourage présidentiel et les menaces qui pleuvent.
Les 8 épisodes de la saison 6 sont proposés en marathon ce samedi dès 13h20 sur Be Séries. Mais aussi sur Netflix. L’occasion de découvrir que malgré la disparition de Francis Underwood, son passé risque bien de hanter longtemps encore le Bureau ovale.
Sur le fond, rien n’a changé dans House of Cards**. L’entrée de Claire Hale, veuve Underwood, dans le Bureau ovale entraîne bien « quelques » menaces supplémentaires dues à la misogynie crasse d’une partie de l’électorat américain. Pourtant, on le sent bien : les mêmes jeux d’influence et de pouvoir vont se poursuivre dans cette 6e saison du thriller politique. Justifiant, au-delà des problèmes judiciaires de son acteur principal, la fin de parcours de cette série qui semble avoir épuisé toutes ses cartes.
Les amateurs du jeu et de la prestance de l’actrice Robin Wright se délecteront de ces ultimes épisodes qui la voient tenter de s’imposer sur l’échiquier international et de tenir les rênes du pouvoir d’une main de fer (dans un gant de velours) tandis que d’autres, en coulisses, ourdissent leur trahison et planifient sa chute. Comme souvent, la menace la plus inquiétante vient des plus proches : les Shepherd (Diane Lane et Greg Kinnear, photo), famille de riches industriels décidés à s’imposer dans le Bureau ovale. Mais aussi Doug Stamper, fidèle parmi les fidèles du défunt Président.
Changement de joueurs, même partie, est-on tenté d’écrire sur la base des premiers épisodes visionnés. Même si la série, en réponse à la vague #MeToo – provoquée par l’affaire Weinstein aux Etats-Unis -, centre son ultime saison sur les questions d’égalité des sexes et du respect des femmes, elle ne renouvelle pas suffisamment ses constats de fond et ses intrigues pour étonner réellement le cercle de ses habitués.
Karin Tshidimba
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