Cette mini-série britannique met en scène le cauchemar de tout jeune parent. Un dilemme ultime, concernant les liens de filiation, qui met aussi en lumière nos différences irréconciliables. A voir sur Be tv dès ce lundi 5/05
Dans ce décor majestueux des Cornouailles, tout semble sourire à Pete (James Norton) et Maddy (Niamh Algar), parents aimants du jeune Théo. Le couple traverse quelques difficultés financières, mais Pete, qui s’est occupé de leur fils pendant que Maddy bossait dans son restaurant, est désormais à la recherche d’un emploi. Le voilà plus disponible maintenant que Théo entre à l’école.
Coup de tonnerre dans ce ciel presque sans nuage: l’hôpital leur apprend qu’il pourrait y avoir eu un échange de bébés lors de leur séjour dans le service des prématurés. Madelyn et Pete réagissent très différemment à cette nouvelle qui leur fait l’effet d’une bombe. Pete veut croire à un arrangement à l’amiable et au rapprochement possible entre les deux familles, alors que Maddy se méfie.

Très déterminé, Miles Lambert (redoutable James McArdle), le père du petit David, l’autre petit garçon «échangé», passe voir le couple pour expliquer comment ils ont découvert l’erreur, via un test génétique. Il se montre ouvert à la discussion, mais aussi très entreprenant.
S’inspirant du livre éponyme de JP Delaney, Playing nice**, Grace Ofori-Attah (The Chef, la série) imagine le cauchemar numéro 1 de tous jeunes parents: l’échange fortuit de deux nouveaux nés, révélé bien après leur départ de la maternité. Jalonnée de mauvaises décisions et de dérapages prévisibles, au sein du couple mis subitement sur la sellette, l’intrigue met les nerfs des spectateurs à rude épreuve même, et peut-être surtout, lorsqu’ils sont fans de James Norton (Happy Valley).
Si Maddie et Lucy (Jessica Brown Findlay, découverte dans Downton Abbey) tentent, au départ, de trouver un terrain d’entente au sujet des enfants, la rivalité sourde entre les deux pères vient rapidement miner toute tentative de rapprochement. Une situation délicate qui nécessite bientôt la mise en place d’une médiation, Miles se positionnant rapidement en mâle alpha intransigeant, fier de ses succès et de sa fortune.
Au-delà de la question de l’inversion des enfants et du douloureux dilemme qu’elle engendre, l’intrigue observe les dynamiques familiales opposées et les personnalités très différentes qui les composent, en mettant en lumière les stratégies de prise de pouvoir et de manipulations, entre familles de niveaux sociaux différents. Tout en distillant le doute: cette situation est-elle bien uniquement le fruit du hasard ou de la malchance ?
On se laisse facilement happé par cette série au suspense grandissant à condition, toutefois, de ne pas être allergique aux grosse ficelles et aux drapeaux rouges qui parsèment ce scénario mis en images par Kate Hewitt.
Karin Tshidimba
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