Arnaques et dérapages en tous genres animent cette série adaptée d’un roman de l’écrivain norvégien sur l’univers sans pitié des chasseurs de têtes. Une comédie policière nappée d’une touche d’absurde et d’humour noir. À voir sur Arte dès le 6/09
Roger Brown (Axel Boyum) cultive une ambition inversement proportionnelle à sa “modeste taille” : 1m68, mais un ego surdimensionné… Costumes élégants, voiture et montre de luxe, le jeune cadre dynamique, épris de réussite et d’ascension sociale, ne lésine pas sur les signes extérieurs de richesse, ceci afin de voir très prochainement ruisseler la réussite sur ses épaules. Du moins, tel est son espoir.
Son avenir en or, il se bat chaque jour pour le faire advenir. Après avoir été engagé dans le plus prestigieux cabinet de chasseurs de têtes d’Oslo, cet enquêteur opiniâtre au culot monstre ne tarde pas à être rattrapé par ses mensonges, au point de mettre sa vie et celle de son entourage en danger… Car, manifestement, au petit jeu du travestissement et des coups de pression, il pourrait bien être tombé sur plus coriace que lui. Il semblerait en outre que Roger ait débusqué une fraude d’envergure et que certains soient prêts à tout risquer pour le réduire au silence.
Headhunters navigue en eaux troubles, entre version nordique du fabuleux destin de Mr Ripley, le panache à l’italienne en moins, et une sérieuse touche d’absurde et d’humour noir, comme si les frères Coen étaient partis s’installer du côté d’Oslo. Il faut dire que Roger s’est choisi un bien piètre associé en la personne d’Ove, aussi rustre qu’incompétent et maladroit. Entre la poisse légendaire et l’absence de bon sens de son partenaire, il y a vraiment de quoi faire dérailler son plan en de multiples occasions. La stratégie de Roger est très loin d’être à toute épreuve d’autant qu’une redoutable jeune femme britannique semble bien décidée à le faire échouer dans ses mystérieuses entreprises.
Grandes ambitions, gros ennuis
Satire de la réussite à tout prix et de la fragilité des apparences, la série suit un homme qui se rêvait calife et dont l’armure se fend à mesure qu’il traverse le champ de bataille. La série pointe notamment la violence des échanges dans le milieu professionnel, surtout lorsqu’il s’agit d’entreprises évoluant sur la scène internationale et brassant des milliards.
Adaptée du roman éponyme de l’auteur Jo Nesbo, cette savoureuse comédie policière norvégienne, en six épisodes, marie parfum de polar, personnages pittoresques et réparties loufoques. Elle a été développée par les productrices de l’impressionnant thriller politique Occupied qui imagine les ressources énergétiques norvégiennes placées sous menace d’invasion russe.
Évoluant dans un tout autre registre, Headhunters séduit par son mélange de situations loufoques et calamiteuses et son personnage central de Napoléon malchanceux rattrapé par un entêtant karma, loin des traditionnels paysages de fjords norvégiens.
Karin Tshidimba
Commentaires récents