occupied saison 2.jpgOccupation russe, menaces climatiques, libertés surveillées, attentats…
Dans Occupied***, thriller de politique-fiction, toute ressemblance avec la réalité est soigneusement recherchée.

Au-delà des stratégies internationales, des drames intimes et humains se jouent aussi. Au coeur de la saison 2, deux hommes, notamment, se font face, l’un est Français (Mehdi Nebbou), l’autre Norvégien (Henrik Mestad). Dans la série, ils partagent des idéaux communs mais aussi l’affection d’une femme. Rencontrés lors du tournage à Bruxelles, chacun des comédiens évoque son personnage dans la série.

Afin d’endosser le rôle du Premier ministre norvégien de la façon la plus réaliste possible, l’acteur Henrik Mestad (à droite sur la photo) a fait pas mal de recherches. « Jesper Berg a une vraie vision. Au départ, il ne veut sacrifier aucune vie humaine et régler ce problème énergétique. Mais en saison 2, il a enlevé ses gants, il est temps de se battre. C’est un homme plus dur, pas seulement politiquement, ses objectifs ont changé », confie le comédien.

« Les scénaristes sont entrés en contact avec l’ancien et le nouveau Premier ministre norvégien et nous avons un conseiller militaire à nos côtés pour plus de réalisme », précise le coréalisateur Jens Lien.

occupied S2 Europe.jpgL’ex-Premier ministre norvégien a également présidé l’Otan et fourni d’utiles réflexions sur le monde politique. « C’était des rencontres officieuses et nous avons eu l’opportunité de discuter avec beaucoup de membres du gouvernement ce qui m’a beaucoup aidé et appris », poursuit Henrik Mestad.

Un article de « Vanity Fair » sur la saison 1 a eu un grand retentissement aux Etats-Unis.

« Il disait d’Occupied qu’elle prédisait le monde de Donald Trump. Il y a deux ans, cela ne semblait pas aussi réel mais depuis lors, la situation s’est tendue avec les Russes. Je crois que c’est surtout le cas en Suède plus qu’en Norvège. Ils ne rient pas tellement en regardant la série. »

Pour honorer l’idée imaginée par Jo Nesbo, fameux auteur de polars, les scénaristes ont encore poussé le curseur dans cette saison 2. « Nous avons lancé toutes les idées afin de voir jusqu’où nous pouvions aller. Il y a plus de storylines dans la saison 2 que dans la saison 1. C’est un travail qui ressemble à un puzzle : voir comment toutes ces trajectoires personnelles peuvent se relier et créer une histoire puissante. Comment équilibrer le suspense et le drame. La situation actuelle va sans doute pousser davantage de gens à regarder la série, d’autant que le Brexit a remis en lumière l’importance de l’Union européenne », soulignent en chœur l’acteur et le réalisateur.

« L’homme doit assumer les besoins qu’il s’est créés »

Car Occupied interroge aussi nos idéaux, en tant que citoyens, comme le souligne Mehdi Nebbou (photo).

occupied S2 procès.jpg« Jérôme Cohen est un avocat engagé, spécialisé dans les droits de l’homme. Il s’occupe de réfugiés politiques et de sans papiers. Depuis un an, il est en couple avec Astrid Berg, l’ex-Première dame de Norvège. Il vit aussi avec Emile, le fils qu’elle a eu avec Jesper. Le passé d’Astrid n’est pas simple à gérer et la situation va encore se compliquer lorsque Jesper va fuir la Suède, où il s’était réfugié, et être recherché par Interpol. Un soir, Jesper vient frapper à notre porte: les ennuis vont commencer. A croire que Jesper Berg a vraiment un mauvais karma, plaisante Mehdi Nebbou. Tout idéaliste qu’il est, Jesper a ses démons et est souvent manipulateur. »

Le comédien Mehdi Nebbou a visionné toute la première saison pour mieux entrer dans son personnage.
« Le problème que traite la série est mondial : vouloir un environnement plus sain mais ne pas être prêt à perdre de l’argent pour cela. Comme dans la réalité, le bon sens entre en conflit avec les besoins que l’homme s’est créés. »

« Mon personnage est au croisement d’intrigues politiques et d’un triangle amoureux entre une femme et deux hommes : Astrid Berg, son ex-mari en fuite, et son nouvel amant. C’est riche en tensions, en non-dits, en politesse et en bonne volonté mais aussi en soupçons et en peurs. Astrid est coincée ente ces deux hommes. D’où une atmosphère assez chargée et une ambiance particulière dans cet appartement. »

Un entre-deux mondes, filmé, en partie, en Belgique (cf. notre reportage), comme pour mieux souligner les défis européens, coincés entre le cœur et la raison, les idéaux et la réalité économique.

Entretiens: Karin Tshidimba