En raison de la grève à Hollywood, il y aura plus de cinéastes que d’acteurs américains présents lors de cette 49e édition du Festival, qui ouvre ses portes ce vendredi soir à Deauville.

La grève en cours à Hollywood entraîne un certain nombre de bouleversements dans les agendas des stars et des festivals qui, d’ordinaire, les accueillent. Ni Natalie Portman, ni Peter Dinklage, pourtant honorés cette année à Deauville, ne seront présents à l’ouverture de la 49e édition du Festival du cinéma américain, ce week-end. Mais une autre star foulera les célèbres planches de la station balnéaire française: l’actrice Emilia Clarke.

Rendue mondialement célèbre grâce à son rôle de Daenerys Targaryen, la Mère des Dragons, dans la série Game of Thrones, la comédienne y recevra le prix du Nouvel Hollywood. La comédienne est aussi à l’affiche du film The Pod Generation de Sophie Barthes, dans lequel elle donne la réplique à Chiwetel Ejiofor. Ce conte futuriste autour de la maternité et du rapport des êtres humains à la nature sera projeté dimanche soir en avant-première mondiale.

De quoi rendre tout son glamour au Festival qui verra défiler, du 1er au 10 septembre, de nombreuses stars françaises et européennes, mais aussi des réalisateurs indépendants américains qui ne sont pas impliqués dans le bras de fer opposant scénaristes et comédiens aux grands studios, depuis début mai aux États-Unis. Un mouvement de fond à travers lequel les grévistes exigent une meilleure rémunération et un encadrement de l’usage de l’intelligence artificielle (AI) qui menace leurs emplois.

Soutien aux grévistes mais hommages maintenus

Si le festival du cinéma américain soutient le ralliement des acteurs à la grève des scénaristes, il en subit “les conséquences” avec les désistements de Jude Law et de Joseph Gordon-Levitt (The Dark Knight rises), également. Il a toutefois décidé de maintenir sa programmation et les cérémonies prévues en l’honneur de Natalie Portman (Black Swan, Jackie) et Peter Dinklage, en choisissant d’inscrire “l’histoire de cette 49e édition dans ce contexte de résistance, où le cinéma indépendant prépare l’avenir dans une industrie en pleine mutation”.

De mutation, il en sera d’ailleurs beaucoup question dans les discussions improvisées autour des salles de projections et dans les rencontres professionnelles organisées dans le cadre de la manifestation.

Durant dix jours, 80 films seront projetés, dont 14 seront en compétition, tous en lice pour décrocher le Grand prix, décerné l’an dernier au film Aftersun de Charlotte Wells. Parmi ceux-ci, Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers d’Aitch Alberto; LaRoy de Shane Atkinson; Past Lives, nos vies d’avant de Celine Song; Runner de Marian Mathias ou encore The Sweet East de Sean Price Williams.

Promesses et découvertes

En parallèle de ces longs métrages, témoins des élans et envies de la nouvelle génération de cinéastes américains, de nombreuses découvertes sont réservées au public normand dans la section “Premières”: tels Dogman de Luc Besson; May December de Todd Haynes, où s’illustrent notamment Natalie Portman et Julianne Moore; Fancy Dance d’Erica Tremblay; Fitting In de Molly McGlynn; La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer et She Came to me de Rebecca Miller (Maggie’s Plan).

“L’essentiel demeure les œuvres, rappelle le directeur du Festival de Deauville Bruno Barde, le public pourra les découvrir et aller à la rencontre des réalisateurs, dont la plupart seront présents. Nous compterons notamment parmi nous Todd Haynes, Rebecca Miller, Sophie Barthes… En tout, vingt-quatre metteurs en scène, dont douze présentés en compétition, fouleront le tapis rouge de Deauville. Sans oublier Jerry Schatzberg, à qui le comédien Guillaume Canet rendra hommage.”

Karin Tshidimba, à Deauville