La nouvelle série Harlem disponible depuis début décembre sur Amazon Prime, partage une grande partie des préoccupations de sa grande soeur Insecure tout en ranimant le souvenir de Sex and the City.

Harlem** suit le quotidien de Camille (Meagan Good), première professeure d’université noire de son campus, qui excelle dans la description des parades matrimoniales et amoureuses à travers les siècles, mais est bien en peine de conduire sa vie amoureuse depuis qu’elle a rompu avec Ian (Tyler Lepley).

Harlem, comme son nom l’indique, se penche aussi sur le destin de ce quartier devenu nouvelle place to be pour une bourgeoisie blanche en quête de frissons et d’authenticité au détriment des habitants « historiques » de ce quartier presque exclusivement afro-américain.

En faisant de son personnage principal une anthropologue bien décidée à faire avancer la diversité ethnique autour d’elle, Harlem se rapproche des préoccupations de sa grande sœur Insecure . La question de la représentativité et/ou de l’invisibilisation relie ces deux séries au casting majoritairement noir.

Mais Harlem s’inscrit aussi dans le sillage d’une série comme Sex and the City, qui assume sa quête de glamour tout en accompagnant quatre amies dans leurs tribulations sur l’oreiller et leur volonté de réussir leur carrière. À savoir, respectivement : professeure d’université (Camille), styliste (Quinn aka Grace Byers), entrepreneure (Tye aka Jerrie Johnson) et comédienne (Angie aka Shoniqua Shandai). Toutes partagent le rêve de trouver l’âme sœur et de tracer leur route dans une ville (New York) qui ne fait de cadeau à personne.

Quels sont les défis relever quand on est Noir aux Etats-Unis ?

Si la trame semblera connue – avec quelques passages déjà empruntés par d’autres séries avant elle -, le regard porté sur la culture afro-américaine est encore trop minoritaire dans les fictions (US et autres) pour que les questions abordées par la créatrice Tracy Oliver soient minimisées ou laissées de côté.

D’abord, Sex and the City est apparue en 2000 et, depuis, le « marché de la drague » (sic) a forcément beaucoup évolué. Ce que démontre Harlem avec des réparties pleines d’humour et souvent (très) pimentées. Ensuite, le cœur d’Harlem se trouve ailleurs dans une question faussement anodine : qu’est-ce qu’être Noir aujourd’hui, quelles sont les avancées engrangées ? Les injonctions imposées par les familles, la société ? Quels sont les défis à relever ? La diversité de réponses apportées par le quatuor donne toute sa richesse à une série, arrivée début décembre sur Amazon Prime Video, qui n’oublie pas d’être légère et (très) clinquante par moments…

Les dix épisodes de la saison 1 ont été produits par un duo de choc: Amy Poehler et Pharrell Williams. Whoopi Goldberg et Jasmine Guy y tiennent des rôles récurrents.

Karin Tshidimba