Scandales et trahison, complots et coups de poignard dans le dos, bobards et prise de pouvoir, tentatives désespérées et ego surdimensionnés : après deux longues années d’attente, la famille Roy est de retour pour le meilleur et pour le pire des rivalités et des prises illégales d’intérêts. La saison 3 débute dimanche soir aux États-Unis et dans la nuit (3 h) sur Be tv.
Répliques sanglantes en vue… L’académie des neuf Roy (et apparentés) sera réunie au grand complet ce dimanche face à ses fans qui désespèrent de connaître l’issue de l’acte de trahison perpétré par Kendall Roy en fin de saison 2… Inutile de dire que les premières minutes de cette saison 3 de Succession*** risquent de susciter des tonnes de commentaires acerbes ou triomphants sur les réseaux sociaux.
Éclairs de génie et faiblesse infinie
Lorsqu’on a découvert, en 2018, cette famille de milliardaires à la tête de l’empire Waystar Royco, actif dans le domaine de la presse et du divertissement, on ne pensait pas que les termes « comédie du pouvoir » seraient à ce point pris au pied de la lettre. Mais avec Kendall (Jeremy Strong) défiant depuis deux saisons son père Logan (Brian Cox) – patriarche ne s’embarrassant d’aucun bon sentiment même lorsqu’il s’agit de sa progéniture -, la cupidité et la méchanceté le disputent si souvent à la bêtise que leur collision ne peut que provoquer l’hilarité.
Ce qui plaît dans Succession, c’est bien entendu l’intrigue savoureuse et tordue à souhait imaginée par Jesse Amstrong et son équipe de scénaristes parmi lesquels Georgia Pritchett et Lucy Prebble figurent en pôle position. Toutefois les retournements de situation et péripéties en cascade ne seraient rien sans les incroyables ressorts psychologiques de personnages à l’ambition inattendue et à l’ego surdimensionné.
La rivalité entre les enfants Roy est fascinante à observer, générant des éclairs de génie et des épisodes d’une bassesse inouïe. Qu’il s’agisse de la roublardise de Connor (Alan Ruck), issu du premier mariage de Logan, de la folie de Kendall, fils aîné de son second mariage, de Roman (Kieran Culkin) à la perfidie sans limite ou de Siobhan (Sarah Snook), sa seule fille, aussi ambitieuse que les trois fils réunis. Chaque épisode vole de trahisons en surprises.
Si trois des enfants Roy semblent avoir choisi de rester tapis dans l’ombre de leur père, en attendant leur heure de gloire, un seul résiste encore et toujours aux manœuvres et velléités paternelles : Kendall. Et malgré ses stratégies pitoyables et le plus souvent vouées à l’échec, il est parvenu à s’attirer la sympathie d’une grande partie du public.
Du « Roi Lear » à « Iznogoud »
En observant le quotidien de cette famille riche et puissante, cet empire médiatique menacé de toutes parts, tant de faits et de déclarations ramènent le téléspectateur vers le réel que ceux-ci confèrent à la série un écho bien au-delà des États-Unis. Les manœuvres financières, discussions politiques et querelles familiales menaçant plus que jamais la stabilité de l’entreprise.
Si la réussite fascine, les échecs répétés hypnotisent et électrisent tout aussi sûrement. À tel point que le public s’est depuis longtemps divisé en deux camps, prenant le parti de Logan, le patriarche sans pitié, ou de son fils Kendall, désavoué par ses proches et pourtant incapable de cesser de rêver à devenir calife à la place du calife…
Dans la course aux Emmy Awards
Si la série connaît un tel succès, au-delà de la performance d’acteurs remarquables, de l’acuité de l’intrigue et de ses résonances savamment dosées avec la réalité, c’est sans aucun doute aussi parce qu’il est toujours aussi rassurant de constater que la richesse ne suffit pas à faire le bonheur des gens et ne peut en tout cas pas tout acheter, à commencer par l’affection, la reconnaissance ou même la fierté d’un père à l’égard de son fils…
Au fil des neuf épisodes de la saison 3, différentes personnalités vont faire leur apparition : Adrien Brody, Alexander Skarsgärd, Hope Davis… De quoi relancer la course aux Emmy Awards.
Pour rappel, en 2020, la série a reçu quatre Emmy Awards : celui de la meilleure série et du meilleur acteur dans un drame pour Jeremy Strong, ainsi que l’Emmy de la meilleure réalisation pour Andrij Parekh et du meilleur scénario pour Jesse Armstrong.
Karin Tshidimba
nb: La série Succession a enregistré le meilleur démarrage sur HBO Max depuis la création de la chaîne, avec 1,4 million d’Américains au rendez-vous du 1er épisode de la saison 3. La guerre des Roy fascine…
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