C’est du côté des séries que la santé de Netflix s’affiche la plus florissante. Nommée 34 fois aux Golden Globes 2021, la plateforme de streaming décroche dix statuettes au total (notamment grâce à The Crown et The Queen’s Gambit) alors que sa rivale Amazon s’en arroge seulement trois. Seule une série (Bienvenue à Schitt’s Creek) récompense la télévision traditionnelle (canadienne)…

The Crown est la grande gagnante de la soirée avec 4 trophées engrangés dont celui de meilleure série auquel s’ajoutent ceux de trois de ses comédiens à commencer par la débutante Emma Corrin saluée pour son interprétation de Lady Di. Elle a précédé le sacre de Gillian Anderson, meilleur second rôle en Margaret Thatcher à la poigne de fer, et de Josh O’Connor, dans le rôle du troublant et tiraillé Prince Charles.

Sans surprise Anya Taylor-Joy, révélation, à 24 ans à peine, de la série Le Jeu de la dame, a été sacrée meilleure comédienne pour sa prestation tout en nuances. L’histoire de cette jeune orpheline devenue prodige des échecs reçoit le titre de meilleure mini-série.

Bienvenue à Schitt’s Creek s’arroge le titre de meilleure comédie tandis que Catherine O’Hara reçoit le titre de meilleure comédienne pour son rôle dans la série qui confirme ainsi son triomphe de la rentrée aux Emmy Awards.

Aucune trace en revanche dans ce palmarès 2021 de la très décriée Emily in Paris dont personne n’avait seulement compris comment elle avait pu figurer sur la liste finale des nominations…
Même si cela n’enlève rien au talent de ses consoeurs, on n’oublie pas l’absence toujours aussi inexplicable de I May destroy you parmi les nommés 2021, série plébiscitée par la critique à travers le monde.

Chez les hommes, Jason Sudeikis remporte le titre de meilleur acteur dans une comédie pour son rôle dans Ted Lasso (Apple TV). Mark Ruffalo obtient légitimement le Golden Globe du meilleur acteur pour sa prestation dans la mini-série HBO, I Know This Much Is True. Quant à John Boyega, il a été sacré meilleur second rôle pour sa prestation dans la série Small Axe vue sur Amazon.

S’assurer un futur plus inclusif et diversifié

Côté films, le palmarès apparaît plus diversifié et nettement plus ouvert aux talents féminins. En apparence, le cru 2021 des Golden Globes apparaîtra donc aux yeux du monde comme le gage d’une industrie offrant l’égalité des chances à tous et à chacun. Dans les faits, rien n’est moins sûr et sans les appels à réforme et campagnes de dénonciations menées sur le net, il y a fort à parier que la soirée de dimanche aurait pu prendre une tout autre tournure.
Qu’on ne s’y trompe pas. Certains voudraient voir dans le palmarès, la volonté de la HFPA (Hollywood Foreign Press Association) de faire amende honorable et de balayer d’un revers de la main les critiques qui lui sont adressées pour son manque de diversité et son fonctionnement opaque mais ce serait faire fi du talent des récipiendaires. Et puis, surtout, ce sont les grands absents de la soirée, les films et séries non sélectionnés, qui pointent le mieux l’entre-soi et le favoritisme éhontés qui ont jusqu’ici prévalu dans cette cérémonie imaginée dès 1944.

Jane Fonda, fidèle à ses engagements, n’a pas hésité à s’emparer de la polémique, rappelant que « les histoires peuvent vraiment changer les gens » et exhortant Hollywood à être plus ouverte d’esprit : « Qui siège à la table ? Qui est tenu à l’écart des salles où les décisions sont prises ».
« Nous reconnaissons que nous devons y travailler. Comme pour les films et la télévision, la représentation des personnes noires est cruciale », sont venus déclarer sur scène les responsables de la HFPA, association organisatrice de la cérémonie. « Nous devons nous assurer que toutes les communautés sont représentées parmi nous et nous allons y parvenir », a promis la présidente de l’association, Meher Tatna.
Le rendez-vous est pris en 2022 pour vérifier la réalisation de ces promesses.

Karin Tshidimba