Avec Why Women Kill Marc Cherry ne démontre pas le même génie créatif que dans Desperate Housewives mais ses trois actrices principales brillent de mille feux. A voir dès ce vendredi à 20h30 sur Be Séries.

La fascination de Marc Cherry pour les femmes au foyer est connue de longue date. Elle lui a offert son plus grand succès : les 8 saisons riches en rebondissements de Desperate Housewives (2004-2012). Et même s’il a tenté de remettre le couvert ensuite avec Devious Maids, la mousse n’a pas pris et le soufflé est retombé.

Avec Why Women Kill**, le créateur prouve qu’il a entendu une partie des reproches qui lui étaient adressés. Son casting demeure pratiquement inchangé : des femmes jeunes, riches et jolies mais, cette fois, le trio de base est pleinement ouvert à la diversité. Si Ginnifer Goodwin (Once Upon a Time) campe la parfaite femme au foyer des années 1960 qui a épousé son amoureux du lycée, façon Mad Men. L’époustouflante Simone (Lucy Liu vue dans Ally McBeal et Elementary) et son troisième mari répondent parfaitement aux standards « bling bling » des années 1980.
Quant à Taylor (Kirby Howell-Baptiste), guerrière de la loi et « féministe convaincue« , elle tente de s’épanouir au sein de son union libre avec Eli tout en s’ouvrant à la communauté LGBT par laquelle elle est irrésistiblement attirée. Une façon pour Marc Cherry de ne pas rester ancré dans le passé et d’affronter les mutations contemporaines de la société américaine.

Trois couples, trois époques

Trois couples, trois unions très différentes, trois époques contrastées (1963, 1984, 2019). « Trois histoires d’amour qui se terminent mal, est-ce normal ? » interrogent les maris concernés en guise de préambule. Chacun témoigne, face caméra, de l’état de son mariage, depuis la rencontre avec leur épouse « fabuleuse » jusqu’à leur déconvenue actuelle.
Le générique, en forme de bande dessinée au look très 50’s, détaille 5 façons d’en finir avec son conjoint, ne faisant pas mystère de ce à quoi nous allons assister : une variation sur le thème de l’amour, de l’adultère et du désir de vengeance.

En dix épisodes, la série explore la jalousie, la trahison et tous ces sentiments très contradictoires qui peuvent entrer en jeu dans une relation de couple qui déraille. Le tout sur fond de pelouses impeccables et de quartier résidentiel cossu de Pasadena.
Car la constante, dans cette série, est la vaste demeure occupée à trois époques différentes par les trois couples en question. Autres voisins, autres professions, autres temps, autres mœurs, mais même prétention générale au bonheur conjugal.

Les épouses, les maîtresses, les meurtrières

Marc Cherry n’a pas changé de cap depuis Wisteria Lane : ces intérieurs somptueux, ces femmes riches et souvent désœuvrées, ces couples en difficulté sont le meilleur théâtre de sa comédie humaine. Une comédie caustique aux accents grinçants, en tout point fidèle à ses traits d’humour habituels.
Le passage d’une période à l’autre permet des changements de costumes et de décors clinquants. Le tout rythme un récit qui n’est pas d’une originalité folle mais se regarde sans déplaisir grâce à quelques clins d’œil.

Diffusée en août dernier sur le service CBS All Access, Why Women Kill s’est vu accorder une saison 2 en raison de son succès, mais le casting sera sûrement différent puisque la série épouse le profil d’une anthologie (chaque saison relate une histoire différente).

Karin Tshidimba