Un futur médecin découvre qu’il est atteint d’un cancer. Pour Tristan, étudiant âgé de 25 ans, c’est l’impossible revers de la blouse blanche. Une dramédie flamande pleine de vie et d’humour en huit épisodes. A découvrir ce mercredi sur La Trois, à 21h05.

Fan de rugby et dragueur invétéré, tout sourit à Tristan Devriendt (Maarten Nulens), brillant étudiant en médecine, jusqu’aux infirmières qui l’aident à paver son chemin de succès. Mais alors qu’il apprend le b.a.-ba du contact avec les patients, un scanner révèle que lui-même pourrait souffrir d’une forme rare de cancer. Plus qu’une déflagration dans son ciel jusqu’ici sans nuage, la nouvelle provoque une profonde remise en question de tout ce qu’il pensait maîtriser jusque-là : la clinique, les sorties, les filles, le rugby. Plutôt irrésistible, Tristan ne pensait pas découvrir la faiblesse en pleine célébration de sa jeunesse.

Entrée en matière habile, rythmée et soignée : en quelques minutes à peine, nous sommes plongés dans le monde de Tristan, sorte de Dom Juan moderne, BG (pour Beau Gosse) inscrit en 6e année de médecine que l’on découvre au moment le plus important de son parcours : celui où il s’agit de se faire remarquer par le chef du service de neurochirurgie, si on veut pouvoir devenir l’un de ses assistants attitrés. Mais un obstacle de taille vient se dresser sur son chemin.

Les deux versants de la vie à l’hôpital et de la maladie

La première qualité de Sense of Tumour*** (Gevoel voor tumor en VO) série signée Leander Verdievel, Tom Goris et Mathias Claeys est son sens de l’humain avec une galerie de personnages ultra-réalistes : Myriam peintre amateure et mère dévouée qui rêve de voyages et de découvertes culturelles et se sent étouffer au sein de son foyer ; Dirk, le père de Tristan, entrepreneur jusqu’au bout des ongles et fan de cyclisme qui n’a que les mots « carrelage » et « Tour de France » à la bouche. Sans oublier, sa sœur aînée Inge, mariée deux enfants, trois si on compte son mari Bruno. Une mise en situation aux petits oignons et un joli sens de la dédramatisation qui n’est pas très éloigné, dans sa tonalité, d’une série comme Les Bracelets rouges.


Pleine d’humour et de tendresse, la série décrit bien les différents stades de la maladie (la sidération, la colère, le déni…) ainsi que les relations devenues délicates avec les amis et les proches. Sans oublier les témoignages de vrais patients distillés à chaque fin d’épisode et qui ont nourri son scénario couronné sans surprise par le prix Europa de la meilleure série européenne 2018.

Basée sur le livre semi-autobiographique de Leander Verdievel, la série a connu un joli succès lors de sa diffusion sur la VRT en 2018 et s’est ensuite exportée aux Pays-Bas et sur Netflix.
Il était donc grand temps que ce succès flamand parvienne jusqu’à nous. C’est chose faite grâce à la nouvelle offre de séries de La Trois et du Séries Corner sur Auvio. Reste à espérer que davantage de séries belges passent allègrement le sas de la frontière linguistique. Après La Trêve et Ennemi Public, Een diffuse en ce moment même chaque lundi à 21 h 15 un épisode de la série Unité 42 .

Attention, la bande annonce ci-dessous révèle de nombreux éléments de l’intrigue, bien au-delà des deux premiers épisodes… A visionner en connaissance de cause.

Karin Tshidimba