La rentrée Fiction d’Arte s’inscrit sous le signe du thriller, de la famille et de la comédie. Deux territoires qu’explore la mini-série résolument loufoque L’Agent immobilier avec Eddy Mitchell et Mathieu Amalric dans les rôles d’un père paumé et de son fils. Une mini-série coproduite en Belgique à voir dès ce vendredi à 20h30 sur Be Séries

« Dans les fictions que nous avons choisies de produire, il est beaucoup question de la perte de repères et de valeurs, de la désorientation des personnages. On y analyse les tensions et le chaos de notre monde moderne. Avec, à chaque fois, des personnages qui proposent une attitude de révolte ou de dépassement. C’est le cas dans L’Agent immobilier mais aussi dans Temps de chien ou Moloch. Notre volonté est d’ouvrir un horizon différent, de nous inscrire dans la dérision et d’en prendre notre parti« , expliquait au Festival de La Rochelle Olivier Wotling, directeur de la Fiction d’Arte

Résister face à l’absurdité

« Résister face à l’absurdité, ne pas se laisser engloutir », c’est le credo de l’autre Olivier joué par Mathieu Amalric dans la série franco-belge L’Agent immobilier.
Le romancier israélien Etgar Keret, cinéaste et scénariste à succès, et la scénariste et réalisatrice Shira Geffen – tous deux Caméra d’or à Cannes pour le film Les Méduses – ont uni leurs talents au service de cette fable grinçante et rocambolesque.

On y suit Olivier (Mathieu Amalric), agent immobilier fauché et sans talent, qui squatte les appartements qu’il est censé vendre. À la mort de sa mère, il hérite d’un immeuble en plein cœur de Paris et croit pouvoir enfin renflouer son compte en banque en le vendant. Père et ex-mari défaillant, Olivier y voit l’occasion de se racheter aux yeux de sa fille et d’enfin lui offrir un lieu où elle pourra partager son quotidien. Mais l’immeuble en question, totalement à l’abandon depuis de nombreuses années, est en piteux état.

Lors de la première visite des lieux, son meilleur ami y fait d’ailleurs une chute mortelle, plombant tous ses espoirs de transaction rapide et sans heurts. Ses ennuis sont loin d’être finis car ses multiples manœuvres ont attiré sur lui l’attention d’un dangereux mafieux. Entre son père en roue libre et en plein déni (campé par un Eddy Mitchell très inspiré) et ses nouveaux ennemis, la vie d’Olivier n’est pas près de se simplifier. C’est d’autant plus vrai que l’homme est sujet à des rêveries nocturnes totalement loufoques et déstabilisantes.

Non content de se confier à son poisson domestique, il mène dans ses rêves une existence parallèle franchement déstabilisante, ce qui ne risque pas d’arranger ses problèmes financiers.

Tournée en grande partie à Bruxelles

Coproduite par Be tv et tournée pour moitié à Bruxelles, la série met en valeur de nombreux talents belges dont celui de Nicole Shirer, dans le rôle de la locataire récalcitrante qui refuse de quitter le bâtiment en ruines. On y croise Philippe Jeusette, Camille Voglaire et Anne-Pascale Clairembourg.
Résolument décalée et poétique, la mini-série (4 épisodes), a été récompensée du prix du meilleur scénario lors du dernier Festival de la Fiction de La Rochelle.

Karin Tshidimba