Personne n’a oublié le choc créé par la série de Damon Lindelof, JJ Abrams et Jeffrey Lieber lors de son lancement le 22 septembre 2004. On en reparle à l’occasion de la diffusion de Manifest, série qui revisite le mythe du « vol mystère » dès ce mardi soir sur La Deux

Pour la série Lost, Lloyd Braun – patron d’ABC – voulait un mélange du film Seul au monde avec Tom Hanks et de l’émission de téléréalité Survivor. Les 24 millions de dollars injectés par les producteurs dans l’épisode pilote (décliné en deux parties) en avait fait, alors, le plus cher de l’histoire de la télévision. Cette exigence financière a coûté son poste à Lloyn Braun mais son ambition a permis à la chaîne de signer un des succès les plus mémorables de l’ère des séries modernes.

Un récit entre flash-backs et flash-forwards

Diablement bien réalisée, bénéficiant d’un casting impressionnant (Evangeline Lily, Matthew Fox, Jorge Garcia, Josh Holloway, Terry O’Quinn, Elizabeth Mitchell), se jouant de la chronologie du récit, à travers une succession de flash-backs et de flash-forwards, saupoudrant son intrigue d’énigmes insondables, Lost a connu un succès fulgurant. Les mystères de son intrigue tentaculaire faisant gloser des passionnés du monde entier en quête de réponses aux nombreux mystères jalonnant son récit. Durant six ans, les fans se sont creusé les méninges pour tenter de comprendre ce qui avait bien pu arriver aux rescapés du crash du vol 815 d’Oceanic Airlines. Chacun y allait de sa petite théorie dans les forums spécialisés, jusqu’à voir dans l’île, avec ses épreuves et ses coups du sort, ses apparitions et ses guérisons, une métaphore du Purgatoire.

Références bibliques, phénomènes paranormaux, expérience scientifique, questions sans réponse et sauts dans le temps sont quelques-uns des ingrédients de Lost empruntés par la série Manifest. Même si la mythologie installée par la première ainsi que le charisme de ses interprètes lui promettaient d’emblée de beaux jours… Mais il est arrivé, à Lost de se perdre parfois (souvent ?) en chemin au fil de son parcours riche de 121 épisodes clos en mai 2010. Un reproche avec lequel son créateur Damon Lindelof a dû apprendre à vivre…

Si Manifest peine sur ces deux tableaux (charisme et mythologie) dans ses premiers épisodes, au fil du temps, elle développe ses propres atouts, bien plus proches du drame familial. Et sort ainsi de l’ombre intimidante, voire même encombrante de la série tutélaire.

KT