series mania Saison 8 Missions.jpgUn record de séances (150) et un record de fréquentation (53 000 spectateurs) la saison 8 du Festival Séries Mania, en réponse à son chiffre emblème, s’est inscrite vers l’infini et au-delà.

Il faut dire que sa tête d’affiche Damon Lindelof (photo), cocréateur de Lost et The Leftovers laissait augurer du meilleur tout comme son invitée d’honneur la comédienne Julianna Margulies, révélée par la série Urgences et récompensée pour son rôle dans The Good wife.

On ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser que le meilleur hommage rendu par ses fans ne résidait pas seulement dans la standing ovation qui a conclu la masterclass de l’actrice, jeudi soir, mais aussi dans le fait que le prix du public ait été attribué à The Good fight série dérivée de The Good wife. Preuve que le public de l’une (la «série-mère») s’est reporté sur l’autre, sa «fille», tout aussi recommandable.

Les détails du palmarès sont à découvrir ci-dessous.

Le jury de cette huitième édition, présidé par Damon Lindelof – et composé de l’actrice Aure Atika (The Night manager), de la réalisatrice Agnieszka Holland (Burning Bush), du réalisateur Eytan Fox et du comédien Clément Manuel (Ennemi Public, Ainsi soient-ils) – a visionné dix séries présentées en avant-première mondiale et internationale et leur a attribué quatre prix.

your honor.jpgLe grand prix du jury salue Your Honor, série israélienne signée Shlomo Mashiach et Ron Ninio, qui se penche sur la figure du juge intègre. C’est du moins ce que l’on pouvait penser de Micha Alkoby (photo) avant que son fils ne renverse un motard et ne commette un délit de fuite.
Découvrant l’identité criminelle du motard accidenté, Micha Alkoby va être amené à prendre une série de décisions qui pourraient s’avérer catastrophiques pour la suite de sa carrière…

Le prix spécial du jury est attribué à I love Dick, la nouvelle série de Jill Soloway (Transparent) et Sarah Gubbins soit une réflexion vivifiante et enlevée sur les mécanismes de la passion et du couple qui parfois s’éteint et puis renaît. Une série attendue le 12 mai sur Amazon.

anna friel.jpgLe prix d’interprétation féminine récompense la comédienne Anna Friel (Pushing Daisies, Marcella) fantastique dans son rôle de mère célibataire qui lutte désespérément pour ne pas sombrer et assurer le quotidien de ses trois enfants dans un Liverpool rongé par la crise.
Broken – comme l’indique si bien son titre – nouvelle série à haute valeur sociale ajoutée, signée Jimmy McGovern, est attendue en mai sur la BBC.

Enfin, le prix d’interprétation masculine est attribué à Kida Kodhr Ramadan pour son rôle de gangster imprévisible, pris entre deux feux, dans la série 4 Blocks de Marvin Kren, sombre descente dans l’enfer de la mafia de Berlin-Est.

Le bel envol de la science-fiction

Du côté de la création française, trois séries sont sorties du lot.
Tout d’abord, Transferts et Missions, deux séries de science-fiction qui prouvent que quand on a peu d’argent, il faut avoir des idées.

transferts.jpgLa première, Transferts, imagine un futur dans lequel certaines personnes pourront prolonger leur vie en adoptant une nouvelle enveloppe corporelle.
Ces « transférés » (nouvelle apparence, même esprit) souffrent parfois de problèmes d’adaptation qui les mènent vers la folie, raison pour laquelle après avoir été autorisée cette pratique est désormais combattue par la Bati, la Brigade d’action contre les transferts illégaux.
Imaginé par Claude Scasso et Patrick Benedek, cette série remporte deux prix : le prix de la meilleure série et celui de la meilleure interprétation masculine attribué à Arieh Worthalter (photo). Une série en six épisodes qui, à la suite de Trepalium, confirme la volonté d’Arte de s’inscrire durablement dans la voie de l’anticipation.

La seconde, Missions, dépeint l’aventure de la première mission européenne habitée vers Mars qui va réserver une surprise de taille à son équipe de scientifiques et à leur mécène milliardaire. Elle repart avec le prix de l’association française des critiques de séries (ACS).

missions.jpgVisuellement convaincante malgré un budget riquiqui, la série créée par Henri Debeurme, Ami Cohen et Julien Lacombe pour la chaîne OCS, pèche pourtant par une mise en scène un peu trop sage et des dialogues et interprétations qui manquent par moments de finesse. Même inégale, Missions réussit le défi qu’elle s’est imposée : nous emmener loin de notre quotidien.

Une nouvelle qui devrait doper les équipes de la future série En apesanteur qui va dépeindre le quotidien des 20 membres du programme spatial belge Walaxy. Mais aussi l’équipe de Prince Albert projet qui va s’attacher au personnel de la petite station scientifique belge en Antarctique et «à son lot d’absurdités». Deux projets de séries en 26 minutes qui, à défaut de fonds conséquents, devront déployer des idées convaincantes…

Outre le prix de la meilleure série et du meilleur interprète francophones attribué à Transferts, le prix de la meilleure interprète francophone est attribué à Ophelia Kolb pour son rôle dans On va s’aimer un peu… beaucoup. Ancrée dans le cabinet de deux avocates, mère et fille, spécialisées dans le droit de la famille, cette série signée Emmanuelle Rey-Magnan et Pascal Fontanille est attendue prochainement sur France 2.

Rendez-vous est pris pour la saison 9 en 2018

séries mania S8.jpgUne des grandes inconnues de cette édition du Festival Séries Mania n’était pas tant le palmarès 2017 que l’avenir de la manifestation fragilisée par la décision du gouvernement de créer un Festival international des séries à Lille dès juin 2018 et celle du maire de Cannes d’imposer unilatéralement son festival de Cannes des séries dès avril 2018.
Qu’à cela ne tienne, l’équipe parisienne a décidé de ne pas baisser les bras et a annoncé son intention de retrouver son public pour une saison 9 toujours déployée au départ du Forum des Images. Il faut dire que l’équipe a enclenché depuis huit ans, une dynamique qui force l’admiration et débouche aujourd’hui sur une déclinaison du concept à l’international avec un « Séries Mania Melbourne » annoncé du 20 au 24 juillet.

KT, à Paris