1977. En abordant le virage du disco, David Simon poursuit son exploration des dessous et trafics qui se développent à l’ombre de la 42e rue, où les nuits restent bien plus intenses que les jours, comme l’illustre la saison 2 de la série The Deuce***.

Cinq ans après le début de son récit, le business des films X est devenu légal entraînant une baisse sensible de la violence dans les rues. En parallèle du développement d’une industrie en quête de reconnaissance (financière, mais pas seulement), on suit toujours le quotidien de quatre femmes bien décidées à infléchir leur destin. Une série à suivre le jeudi à 20h30 sur Be1.

Si, pour beaucoup de jeunes femmes, cette activité est loin d’être la panacée, certaines la choisissent de façon délibérée afin de redevenir seules maîtresses de leur corps et de leurs fantasmes. C’est dans cette quête que s’est lancée Candy (Maggie Gyllenhaal, photo du dessus) avec un certain succès même si la montée en puissance de l’industrie du «cinéma pour adultes» ne lui assure pas la reconnaissance de ses pairs, ni la légitimation de sa volonté de questionner le plaisir féminin.

Plafond de verre, machisme, racisme : tous les travers de l’industrie cinématographique « traditionnelle » se retrouvent dans cet univers de l’entre-deux new-yorkais. Et ses principaux rouages (réalisateurs, producteurs, acteurs) découvrent, parfois avec amertume, que les mentalités ne changent pas quel que soi le type de film qu’on développe ou d’histoire qu’on entend raconter.

Fidèle à leurs objectifs et à leur méthode, David Simon et George Pelecanos (déjà complices sur la série The Wire) creusent les réalités d’une ville et d’une époque à travers le parcours de personnages emblématiques inspirés de la réalité.
The Deuce aborde ainsi frontalement les désirs d’émancipation féminine et les obstacles imposés par le machisme ambiant, ainsi que les évolutions politiques et sociétales du tournant des années 70.
Cette industrie représente un nouveau miroir aux alouettes puisque nombre de filles pensent pouvoir y acquérir un nouveau statut en devenant actrices mais leur mac s’empresse de leur rappeler ce qu’elles ne cesseront jamais d’être aux yeux de tous : des femmes exploitées… dans une société où le capitalisme impose ses lois de marchandisation des objets et des êtres.

 KT