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the leftovers 4.pngC’est l’une des séries qui ont le plus fait parler d’elles et divisé le public en 2014. Lenteur ou introspection ? Mystère profond ou écran de fumée ? Les avis étaient plutôt tranchés.
Précédée d’une solide réputation et lancée en plein cœur de l’été, The Leftovers*** a d’emblée attiré l’attention avec un thème original et audacieux : la disparition de 2 % de la population mondiale, soit 140 millions d’âmes enlevées brusquement à l’affection de leurs proches. Un drame flirtant avec les limites de la science-fiction dont on découvre les répercussions concrètes, trois ans après les faits.

La petite ville de Mapleton symbolise aux yeux des spectateurs ces événements troublants du 14 octobre avec une population encore en partie sous le choc s’apprêtant à vivre une cérémonie de commémoration. Une série à suivre dès ce lundi soir à 20h55 sur Be tv.

Alors que le chagrin côtoie la colère chez certains citoyens, la série brasse des notions comme le doute, la douleur, la solitude, mais aussi quelques questionnements fondamentaux : la foi, l’espoir, le renoncement, la possibilité, ou non, du retour à la normale.

the leftovers 3.pngInspirée du livre homonyme de Tom Perrotta – « Les disparus de Mapleton » dont la sortie, en 2011, avait été saluée par le maître Stephen King – cette série s’annonce aussi dense que mystérieuse, voire même ambitieuse. Par une sorte de clin d’œil adressé à ses anciens détracteurs, Damon Lindelof ne s’intéresse plus aux disparus (comme ce fut le cas dans sa précédente série Lost) mais à ceux qui sont restés et semblent incapables d’avancer, de faire leur deuil voire même d’essayer de reprendre une vie normale.

Dans le même temps, une curieuse communauté d’hommes et de femmes vêtus de blanc s’est installée en ville. Ils fument comme des pompiers et ne communiquent que par écrit. La femme du shérif (Kevin Garvey aka Justin Theroux) elle-même s’est laissée embrigader. Sans qu’on sache ce que le groupe tente d’obtenir ou de prouver.

Entre un shérif déboussolé et un pasteur activiste, chaque épisode apporte son lot de surprises et de révélations même si on ne sait pas toujours comment relier les éléments entre eux. Ce qui fait de The Leftovers une série réellement intrigante loin des productions formatées qui laissent tout deviner.

Pas de démarrage tonitruant comme on en a connu dans “Lost”. Ici, les bases du récit sont posées patiemment sans effets tape-à-l’œil. Il faut d’ailleurs deux ou trois épisodes pour commencer à cerner sa thématique et ses enjeux. Et encore. Même après cela, tout paraît encore nébuleux, mais les prémisses sont suffisamment intrigantes pour que l’on soit tenté de comprendre.

the leftovers 2.jpgCertains ont été emballés, d’autres profondément désappointés. Difficile de rester indifférents face à une thématique aussi sensible que la perte et le deuil. S’il faut effectivement s’accrocher pour dépasser le cap de l’épisode 3, ensuite il est difficile de s’arrêter en chemin et de ne pas tenter de découvrir comment à défaut de ne peut-être jamais savoir pourquoi.

Une réflexion avant tout portée par ses personnages: Justin Theroux (Mulholland Drive, Six feet under) et Christopher Eccleston (Doctor Who); Ammy Brenneman (Private Practice) et Liv Tyler (Le Seigneur des anneaux) et leur interprétation tout en nuances. Sa bande son, très soignée, signée Max Richter, participe pleinement à l’identité de la série. Elle est d’ailleurs disponible sur iTunes. Une saison 2 est attendue cet été.
KT

Et le trailer? Il était déjà dispo ici