Lundi soir, Be tv entame la saison 2 de The Killing*** version USA. La suite d’une enquête âpre et vénéneuse qui a scotché tous ceux qui l’ont suivie, rare exemple d’adaptation (libre) mais réussie d’un polar nordique à la sauce américaine.
Afin de mieux décompter les heures, quelques lignes pour se remettre dans l’ambiance…
Saison 1
Seattle n’a jamais semblée si sombre et si hostile. Noyée sous un déluge lugubre, on jurerait une terre lointaine et inhospitalière hantée par quelque savant fou ou âmes damnées. Un univers désolé qui est aussi le cadre d’une disparition inquiétante : un pull rose ensanglanté y a été découvert au milieu d’une prairie détrempée.
Pour l’inspecteur Sarah Linden (formidable Mireille Enos), le temps est d’autant plus compté que la jeune femme effectue son dernier jour de service à Seattle avant son transfert, pour raisons privées, en Californie. Flanquée d’un jeune collègue venu des Stups, au look de junkie, la voilà sur la piste de Rosie Larsen, 17 ans, disparue lors d’un week-end « entre copines ». Pour couronner le tout, les premiers indices semblent relier cette disparition inquiétante à un candidat en vue de la municipalité : Darren Richmond, en pleine campagne électorale.
Les amateurs du genre n’auront pas manqué de reconnaître dans cette intrigue, les éléments qui ont fait le succès de The killing (Forbrydelsen)***, série danoise haletante qui a fait le tour du monde et délivré récemment sa deuxième fournée sur Arte. Un tel succès (critique et public) ne pouvait laisser longtemps les studios américains indifférents, la petite chaîne AMC (« Mad Men ») s’en est donc emparé pour livrer sa propre version du drame, made in Seattle.
L’annonce de la transposition d’une série aux Etats-Unis est rarement une bonne nouvelle. Synonyme de manque de créativité ou de dénaturation totale du projet initial, elle ne réjouit souvent que les créateurs originels, trop heureux d’empocher le magot (le droit d’adapter leur univers si particulier au pays de l’Oncle Sam). Mais certaines adaptations peuvent réserver de jolies surprises. C’est le cas de « The Killing » dont on découvrira la version US, à la fois fidèle et créative.
Aussi addictive que son aînée, la version US vous agrippe pour ne plus vous lâcher. Apre, sombre, tortueuse, complexe et inquiétante, elle soigne son intrigue et ses atmosphères, attentive à chacun de ses personnages, laissant le téléspectateur sonné par ce noir polar. Du grand art, supervisé par Veena Sud (« Cold case ») qui confirme l’excellente santé de la fiction scandinave : après « Wallander » et « Millenium », mais aussi « Borgen » proposé sur Arte.
KT
(publié le 26.09.2011)
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