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Le documentaire d’Alex Gibney célèbre les 25 ans d’une série inscrite au panthéon de la télévision : Les Soprano, imaginés par David Chase, à l’origine d’un tournant majeur de la création télévisuelle. A voir sur HBO Max les 7 et 8/09

C’est le boss incontesté. Celui qui a imprimé sa marque sur le moindre rebondissement de l’histoire, qui a modelé le profil de chaque personnage et façonné l’arène et le destin du clan Soprano jusque dans ses moindres détails. Avec son air taiseux et discret, il est difficile de croire que David Chase soit devenu cet incontournable chef de bande, et pourtant. Sans son génie et sa détermination sans faille, l’écriture des séries télévisées n’aurait jamais pris ce virage radical, redéfinissant la notion même de récit en série et d’épisodes au passage vers l’an 2000.

En six saisons de treize épisodes seulement (là où la norme avait été établie à 22 jusqu’alors), David Chase a définitivement changé la façon de concevoir les fictions pour le petit écran et bouleversé le paysage audiovisuel américain, propulsant dans le même élan la chaîne HBO dans la cour des grands.

Avec sa série « Les Soprano », David Chase a créé un groupe de personnages totalement inédit en télévision.

Cette histoire, le cinéaste Alex Gibney (The Crime of the century, Un taxi pour l’enfer) ne l’aborde pas via la versant de la célébrité et du succès, mais sous l’angle extrêmement personnel d’un récit résonnant avec la vie et l’héritage familial du créateur italo-américain. Un destin à cheval sur deux cultures, entre New Jersey et Italie, qui n’aurait pu être retracé par personne d’autre avec cet accent de vérité brute.

Des choix toujours très personnels

Wise guy : David Chase and the sopranos revient sur la genèse de la création de la série : de la longue période de casting jusqu’à la fin énigmatique, en passant par le tournage des différentes saisons et la reconnaissance par le public enthousiaste et la critique dithyrambique. Le film plonge dans la cuisine interne des Soprano, un lieu d’autant moins anodin que les repas et réunions familiales tiennent une place majeure dans la série.

Enrichi par les témoignages de James Gandolfini (Get shorty), l’irremplaçable chef de gang dépressif, Tony Soprano ; Edi Falco (Nurse Jackie, Oz), son épouse dévouée et fidèle, Carmela ; Lorraine Bracco, sa clairvoyante psychothérapeute, le Dr Jennifer Melfi ; Drea de Matteo, l’irremplaçable Adriana La Cerva ; Steven Van Zandt, immortalisé dans le rôle de Silvio Dante, mais aussi différents scénaristes de premier plan ainsi que le fidèle directeur de la photographie, Alik Sakharov, le documentaire rappelle à quel point cette série aux 76 récompenses (Emmy Awards Grammy Awards,…) dont 5 Golden Gobes s’est révélée visionnaire. Imposant l’image d’un anti-héros frappé de crises d’angoisse, elle a porté un regard unique sur la société américaine et l’univers du crime tout en plongeant dans la psyché tourmentée et les rêves hallucinés d’un Parrain rattrapé par ses crimes.

Découpé en deux parties, le documentaire est à voir les 7 et 8 septembre sur HBO Max. Sa force tient au fait qu’il n’élude ni les difficultés, ni les tensions, ni les questions restées en suspens…

★★★ Wise guy: David Chase and the Soprano Interview confession Documentaire Alex Gibney Sur HBO Max Dès le 7/09 (2 x 1h20)