Les Soprano 2.jpgSon générique en forme de roadmovie lancinant sur fond de paysages du New Jersey est resté inscrit dans tous les esprits.
Son rôle de parrain aux pieds d’argile, à la fois colérique et tendre, bon fils et truand, dépressif et torturé, est l’une des créations les plus originales du petit écran, dans un univers où les fortes incarnations italo-américaines (Marlon Brando, Al Pacino,…) ne manquaient pourtant pas de représentants fameux…
Son questionnement sur la perte des valeurs aux Etats-Unis et sur la crise empêchant désormais de « vivre aussi bien qu’avant » résonne étrangement par les temps qui courent…
Ces trois caractéristiques, parmi tant d’autres, font de la série Les Soprano**** un incontournable des années 2000, un jalon de l’histoire des séries. Entre comédie dramatique et film noir, elle a marqué un tournant majeur dans le « storytelling », lançant définitivement la tendance des anti-héros aussi controversés qu’éminemment touchants et sympathiques.

Grâce à son accord avec HBO, Be TV propose à ses abonnés de la redécouvrir en intégralité.
Sur Be à la demande, mais aussi le samedi à 22h ou le jeudi à 21h sur Be1.
Ce week-end, on révise ses classiques…

Lorsqu’on songe à Tony Soprano, un tas des scènes resurgissent, gravées à jamais dans nos mémoires. Les Soprano psy.jpgDes images de poursuites désordonnées dans la forêt ou celle, emblématique et inaugurale où, vêtu d’un peignoir de bain, le mafieux entrait dans sa piscine pour nourrir les canards sauvages qui y avaient élu domicile.

Peut-on être chef de gang et sujet à la dépression ? Peut-on imposer sa stature dans le milieu du crime et s’évanouir soudainement lorsque l’on est soumis à un stress excessif ? « Où est passée l’image de nos pères et de nos grands-pères ainsi que celle de Gary Cooper, maintenant que tout le monde déballe ses traumas à tour de bras ? »

Toutes ces questions, Tony Soprano (James Gandolfini) les a soumises au Docteur Melfi (Lorraine Bracco), la psychiatre que son médecin de famille lui avait recommandée. Durant six saisons et 86 épisodes, ils ont erré entre fantasmes et réalité, entre l’image du bon père de famille et du « conseiller en gestion des déchets » que Tony souhaitait donner de lui-même et une réalité quotidienne nettement plus sombre et compliquée à gérer. Portée par un casting de premier plan – Edie Falco, Steven Van Zandt, Drea de Matteo, Dominic Chianese, Tony Sirico – la création de David Chase défie le temps qui passe et laisse ses imitateurs sur place.

Elle jouit d’une reconnaissance qui n’est pas seulement le fait du grand public ou de la critique mais aussi celle de ses pairs. Lancée en 1999, Les Soprano a été élue en 2013* « meilleur scénario de tous les temps » par la Guilde des scénaristes des Etats-Unis, devant 100 autres créations de qualité comme Mad Men, Oz, Twin Peaks, The Wire, Lost, The West Wing,…

Il n’est pas trop tard pour vous y plonger.

KT

nb: 2013 est aussi l’année de disparition de l’acteur James Gandolfini qui campait Tony Soprano dans la série de David Chase.