La saison 2 située en Sicile, révèle son nouveau cortège de riches vacanciers et de dérives plus ou moins sévères… Après une saison 1, auréloée de dix Emmy Awards, nouveau chapitre de la satire sociale signée Mark White
Bienvenue à la plage. Ce 31 octobre reprend le ballet des parasols et des serviettes de bain qui a fait le succès de la série The White Lotus** (cf. ci-dessous). Mais méfiance. Comme le démontrent les peintures ornant les murs de ce palace, et animant le générique, sous la douceur et la volupté des apparences se cachent jalousies, rancœurs et obscurs secrets.
Un sacre à dix Emmy Awards
On connaissait déjà les tensions engendrées par les problèmes de Succession et d’héritage au sein des familles de milliardaires grâce à la série du même nom. The White Lotus prouve qu’il n’y a pas que dans le milieu de la finance internationale et de l’entreprise que les gosses de riches sont prêts à tout, y compris à s’entretuer. Même en vacances, les tensions, coups bas et dénigrements en tous genres les poursuivent.
Ces deux séries, produites par HBO, partagent le goût de la satire et de l’exploration d’une certaine noirceur d’âmes, tout en pilonnant avec délectation le politiquement correct à coups de dialogues incendiaires pour la première (Succession) et de situations ridicules ou totalement improbables pour la seconde (The White Lotus). Sachant que Succession a été sacrée meilleure série dramatique en 2021 et en 2022, nul doute que The White Lotus espère suivre son exemple, en briguant un nouveau sacre pour sa saison 2, après les dix Emmy Awards raflés en septembre dernier.
Affreux, riches et méchants
Au premier abord, pourtant, ce n’était pas gagné. Aucun des clients de ce resort pour ultra-riches n’apparaissant vraiment sympathique, il semblait utopique de vouloir nous faire passer plus de quinze minutes en leur compagnie. Pourtant, de tuiles en bourdes, d’exigences irréalistes en caprices, les clients de la première saison mettaient en lumière le calme, la patience et la grandeur d’âme de tout le personnel du White Lotus dont le spectateur se sent rapidement solidaire.
Le ton de la série, entraînant le public du rêve le plus luxueux à la plus sombre des réalités, a marqué les esprits. La saga revient pour une saison 2 avec un casting presque totalement renouvelé selon le principe de l’anthologie qui veut qu’une série reste fidèle à sa thématique tout en changeant de cadre et/ou de personnages à chaque saison. Mais les clients fidèles de White Lotus seront ravis de retrouver des lieux qui promettent luxe, drames et volupté…
Pour cette saison 2, cap sur Taormina en Sicile, en compagnie de deux couples voyageant ensemble, mais aux profils très opposés, entre lesquels des tensions ne tardent pas à émerger. On découvre aussi Albie (Adam DiMarco) qui voyage en compagnie de son père Dominic (Michael Imperioli vu dans Les Soprano) et de son grand-père (F. Murray Abraham) sur les traces de leur histoire familiale.
Toujours aussi fragile et maladroite, Tanya McQuoid (Jennifer Coolidge) rejoint son mari (Jon Gries) pour un séjour romantique, sans vouloir se séparer de son assistante. Enfin, Lucia et Mia, jeunes filles belles et ambitieuses, sont décidées à tirer le meilleur parti des riches clients du palace.
Cette saison s’avère moins tonitruante de prime abord que la première et on y suit moins la vie du staff aussi. Si le rythme y est plus lent, les thèmes ne manquent pas. Il est question d’infidélité, du poids des non-dits et du patriarcat ainsi que de la place laissée aux femmes, dans ces sept épisodes plus grinçants que jamais. Il est aussi beaucoup question de la fascination générée par l’american way of life et du choc culturel entre Vieille Europe et États-Unis. Trahisons, insatisfaction et égocentrisme restent les mots clés de cette nouvelle plongée, sans faux semblants, dans la vie de palace.
« The White Lotus » saison 1: I can’t get no satisfaction
Enfer ou paradis ? Un couple en voyage de noces, un père de famille tentant de renouer avec ses enfants égocentrés, une femme déboussolée, voyageant avec les cendres de sa mère, un directeur au bord de la crise de nerfs,… Au début de la saison 1, on découvrait des individus riches et excentriques, des lourdauds sans scrupule pensant que tout leur est dû ou que tout le monde tente de les arnaquer. Un comportement tel qu’il les empêche de profiter de leur séjour et qu’il sème la zizanie.
Bienvenue à Hawaï… Face au personnel hawaïen, les profils des clients du White Lotus semblaient relativement identiques : des hommes et des femmes blancs, riches et capricieux, pris en charge par une équipe qui se plie en quatre pour les satisfaire, même si les résidents semblent ne pas savoir eux-mêmes ce qu’ils veulent vraiment.
Sur Be tv. Portée par Sydney Sweeney, Murray Bartlett, Connie Britton, Steve Zahn et Natasha Rothwell, les six épisodes de la saison 1, écrits et réalisés par Mark White (aussi créateur de la série Enlightened), sont toujours disponibles sur Be à la demande.
The White Lotus*** Satire sociale Création Mark White Réalisation Mark White Avec Jennifer Coolidge, Michael Imperioli, Aubrey Plaza, Adam DiMarco, Theo James Sur Be tv Le 31 octobre (7 x 1h)
Karin Tshidimba
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