Hervé Hadmar retrace le tragique incendie de la célèbre cathédrale gothique en comparant les points de vue de sept personnages très différents. A voir sur Netflix.

Personne n’a oublié ce qu’il faisait le jour où Notre-Dame de Paris a brûlé. Pour retracer cette journée « mémorable », Hervé Hadmar a choisi de suivre les trajectoires croisées de sept personnages qui donnent une résonance « profondément humaine » au drame en cours dans la cathédrale mondialement célèbre.

Ainsi découvre-t-on l’amertume et le courage d’un commandant de pompier (Roschdy Zem vu notamment dans Les Sauvages) ; la résilience d’un de ses jeunes recrues (Megan Northam) de retour après un drame ; une colonelle en plein dilemme (Caroline Proust vue notamment dans Engrenages) ; un patron de café (Simon Abkarian) dévasté par la maladie de sa femme ; les problèmes de sa fille, Victoire (Marie Zabukovec), devenue escort girl ; la fascination d’un petit garçon pour l’univers des pompiers et les craintes d’une jeune journaliste (Alice Isaaz) envoyée sur place pour couvrir l’événement. Au fil des heures, le casting s’étoffe encore avec les comédiens Sandor Funtek et Victor Belmondo, petit-fils de Jean-Paul.

Sandor Funtek et Alice Isaaz

Témoignages de sapeurs-pompiers

Créée et réalisée par Hervé Hadmar – la moitié du duo créateur de l’inoubliable fiction de Canal+, Pigalle la nuit -, cette mini-série en six épisodes retrace l’incendie tragique qui a failli anéantir la célèbre cathédrale, mais a aussi impacté la vie de nombreuses personnes. Si les personnages sont fictifs, le déroulé de l’incendie a une base strictement documentaire : l’événement tel qu’il fut suivi minute par minute par les chaînes d’info du monde entier ainsi que l’ouvrage La Nuit de Notre-Dame (par ceux qui l’ont sauvée) écrit par la brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris et le journaliste Romain Gubert.

Doutes et prises de risque, dilemmes et décisions controversées, stupeur et fascination alternent : autant d’émotions que la série ausculte avec soin tout en restant au cœur de l’action. Un peu à la manière de l’une des précédentes fictions d’Hervé Hadmar : Les Témoins . L’idée maîtresse du créateur étant que « chaque homme ou chaque femme » croisée dans cette fiction a « son propre feu intérieur à éteindre ».

Avec 590 personnes impliquées et 79 jours de tournage, la série a bénéficié d’un imposant budget. Ceci, afin de couvrir les effets spéciaux, la part de reconstitution de la tragédie (la nef et l’autel de la cathédrale gothique française) ainsi que les très impressionnantes images de synthèse. Le résultat est bluffant de réalisme tout en ne se limitant pas au « simple » déroulé du drame, au fil de l’après-midi et de la nuit du 15 au 16 avril 2019.

Les deux premiers épisodes dévoilés par Netflix en septembre, à l’occasion du Festival de la Fiction TV de La Rochelle, se révèlent moins pompeux que ne l’était le film de Jean-Jacques Annaud, sorti il y a quelques mois, sur le même thème. Reste à voir si cet écheveau finement entrelacé tient la route sur la longueur. Réponse dès ce mercredi sur Netflix.

** Notre-Dame la part du feu – Conte à rebours – Création : Hervé Hadmar – Réalisation : Hervé Hadmar – Avec Roschdy Zem, Caroline Proust, Simon Abkarian, Megan Northam, Marie Zabukovec, Alice Isaaz, Corentin Fila,… – Sur Netflix Le 19 octobre (6 x 52’).

Karin Tshidimba