François Descraques déploie les aventures de son « Visiteur du futur », créé sur le web, dans une nouvelle aventure sur fond de catastrophe nucléaire. Un univers digne des défis du grand écran.

L’aventure débute en 2555 dans un futur dévasté, où environnement et atmosphère terrestre ont été gravement endommagés par une catastrophe nucléaire majeure. Un « Visiteur » tente d’annuler ce funeste destin en voyageant dans le passé afin de pousser les hommes à prendre des décisions plus écoresponsables. Ce faisant, il croise la route de Gilbert Libert (Arnaud Ducret), un veuf ambitieux et de sa fille Alice (Enya Baroux), très sensible aux questions environnementales. Mais l’homme venu du futur est poursuivi par la Brigade temporelle qui veut absolument l’empêcher de mener à bien sa mission.

« Projet de potes » couronné de succès

C’est l’un des grands succès de la science-fiction hexagonale, avec une série déployée sur quatre saisons – qui a généré 52 millions de vues depuis son lancement en 2009, mais aussi une BD, un roman (La Meute), des mangas et même un jeu de plateau. Aujourd’hui, Le Visiteur du futur s’affiche sur grand écran et le moins que l’on puisse dire est qu’il s’y exporte avec un enthousiasme intact et réjouissant.

Ce personnage insaisissable, toujours campé par l’infatigable Florent Dorin, est entouré des principaux acteurs révélés dans la série : Raphaël Descraques (frère de), Ludovik, Slimane-Baptiste Berhoun, mais aussi Vincent Tirel, Mathieu Poggi et Simon Astier. Assa Sylla, Lénie Cherino et les Youtubeurs Mcfly et Carlito, célèbre duo d’humoristes français, complètent le casting de cette nouvelle aventure développée treize ans après le lancement de la série sur le web (cf. ci-dessous). Une série inspirée, rappelons-le, du roman Il est parmi nous (He Walked Among Us) imaginé par Norman Spinrad, publié en 2003.

Avec des références visuelles mêlant Retour vers le futur, Star Wars, Mad Max, The Walking Dead et même Doctor Who, tant pour les histoires de combats et de survie dans un univers hostile que pour les décors et les costumes, le film se nourrit de cet univers au succès impressionnant, imaginé et filmé par François Descraques, prolongé ensuite via différents médias.

Parodie, autodérision et univers méta

Si l’ADN de la websérie est respecté à la lettre mais dopé par des moyens sans commune mesure avec ceux de ses débuts (décors de haut-fourneau, scènes d’action, effets spéciaux), le film peut tout à fait se découvrir indépendamment de ses déclinaisons papier ou web car sa narration fluide et enlevée permet aisément au public de prendre le train en marche.

Mêlant absurde, narration méta, références cinéphiles et blagues potaches, François Descraques est parvenu à donner vie à un univers attachant où des « steampunks à chiens » (sic) plutôt loufoques tentent de convaincre leurs interlocuteurs, même les plus éminents, de les prendre au sérieux afin de sauver la planète.

Grâce à sa petite bande de fidèles, à ce ton mariant absurde, parodie et autodérision et à une imagination débridée, François Descraques réussit le passage du petit au grand écran, aidé par un univers très graphique qui n’a rien à envier à celui de la bande dessinée.

Le Visiteur du futur, la web-série

26 avril 2009. L’aventure a débuté comme une « série de potes » dopés par l’enthousiasme de François Descraques, mais elle a gagné en qualité et maturité au fil des épisodes et des saisons. Un joli phénomène né sur le web en 2009, récupéré par Studio 4.0, la plateforme de création lancée par France 4, au moment de la mise sur orbite de sa saison 3. Et dont les épisodes ont pris peu à peu de l’épaisseur, passant de 2 à près de 28 minutes.

57 épisodes. On y suit un personnage de doux dingue envahissant et un brin moralisateur qui veut empêcher les êtres humains de provoquer l’apocalypse. Sorte d’écolo bricolo à tendance vengeur masqué, le Visiteur sillonne l’espace-temps afin de mettre en garde les hommes et tenter d’éviter que l’avenir de la planète ne s’assombrisse encore. Rappelant à qui veut l’entendre qu’« une petite catastrophe, plus une petite catastrophe, plus une petite catastrophe » pourraient s’avérer très lourdes de conséquences. Mêlant comédie loufoque et science-fiction, la série a développé au fil des saisons une sérieuse base de fans qui ne manqueront pas de vouloir vivre, sur grand écran, les nouvelles aventures du Visiteur, mises sur pause le 15 juin 2014.

Karin Tshidimba

Le Visiteur du futur Science-fiction et parodie De François Descraques Scénario François Descraques Avec Florent Dorin, Arnaud Ducret, Enya Baroux, Raphaël Descraques, Slimane-Baptiste Berhoun, Assa Sylla Durée 1h42.