Au Festival Séries Mania, la fiction britannique surprend encore avec ce conte sombre mais touchant autour de l’enfance et du lien au monde extérieur. Une série au parfum de thriller, qui explore les différences nuances du lien père-fils de façon vraiment inattendue.

Sa tante (Lisa McGrillis) vient chercher Danny après le coup de fil passé par son père (Rory Keenan) la veille. Elle est accompagnée d’une ambulance et de la police. Son père vient de se suicider et à 17 ans, Danny (Lewis Gribben) découvre le monde extérieur pour la toute première fois. Le choc est à la hauteur de la réalité parallèle dans laquelle il a grandi : une maison aux volets toujours fermés dans laquelle Danny s’occupait seul ou avec son père, toujours heureux de partager ses découvertes et ses jeux. Son seul interdit : quitter la maison, « à cause des monstres rôdant à l’extérieur ».

Recueilli par sa tante, qui a trois enfants, Danny est forcé de s’adapter à une toute nouvelle réalité. C’est d’autant plus compliqué et perturbant que son père lui manque et qu’il reste persuadé qu’il n’a pas pu lui mentir sur l’existence des monstres. Confronté aux questions et aux révélations de son cousin Aaron, adolescent comme lui, Danny doit se forger de nouveaux repères. Mais comment faire lorsqu’on est traumatisé et seul au monde ? Et qu’on ne sait pas à qui ont peut faire confiance ? Bercé par l’amour que lui portait son père et par une étonnante lucidité, Danny pourrait surprendre tous ceux qui sont persuadés qu’il doit tout (ré)apprendre.

Qui sont les monstres ?

Produite par Clerkenwell Films (à l’origine de The End of the F****** World), ce nouveau drama séduit par son aura de mystère et son univers étrange, peuplé de vieux films en noir et blanc et d’un casting intrigant. Resté au stade du conte pour enfants, où le Bien et le Mal s’opposent et où les pères doivent défendre leurs enfants contre « les monstres tapis dans l’ombre », le père de Danny n’a pas réussi à laisser son fils prendre son envol.

Parsemée de touches d’humour et baignée par une grande humanité, cette série est un projet commun du scénariste Pete Jackson et d’Alex Winckler (My Mad Fat Diary) à la réalisation. Au fil de ses huit épisodes, la série devra aussi aborder les raisons qui ont poussé le père de Danny à bâtir une relation aussi exclusive et biaisée avec son fils, l’obligeant à vivre presque en totale autarcie depuis l’enfance et la mort de sa mère.
Grâce au jeu du jeune acteur écossais Lewis Gribben et à l’atmosphère de la maison dans laquelle le duo a vécu, The Birth of Daniel F. Harris*** s’affirme comme un thriller prometteur et une étude de mœurs résolument particulières.

Karin Tshidimba