Un road-movie pédestre mâtiné de thriller qui ne vous garantit donc pas la tranquillité d’esprit… Une série flamande à découvrir sur Be à la demande

Cinq ans après la disparition de Lisa (Indra Cauwels) dans les Vosges, sur le GR5*, ses amis décident de prendre la route sur ses traces, espérant trouver de nouveaux indices ou, du moins, d’enfin comprendre pourquoi la jeune fille n’a jamais été retrouvée.
Malgré les tensions avec ses parents, Karen (Viv Van Dingenen) et Piet (Lucas Van den Eynde), et avec son ex-amoureux, Asim (Saïd Boumazoughe) le quatuor progresse sur ce chemin connu des randonneurs, qui sillonne les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et la France sur 2 600 kilomètres.

Un voyage jalonné de multiples incidents, découvertes et déceptions qui sera, aussi, l’occasion de nombreuses remises en question pour Zoë (Violet Braeckman), la meilleure amie frivole et « egocentrée« , Ylena (Laurian Callebaut) en plein questionnement sur ses problèmes de santé et Michiel (Boris Van Severen) bien décidé à réaliser un film sur leur amie disparue.

La marche est devenue l’activité préférée de nombreux Belges en cette période de pandémie mondiale. Symbole d’un loisir à la fois accessible et apaisant, mais aussi cadre de quelques faits divers marquants sur des célèbres sentiers de randonnée. Les paysages magnifiques promis, et capturés par cette série belge, vous convaincront peut-être de prendre la route du GR5 à la suite de ce curieux quatuor. Mais mieux vaut savoir où l’on met les pieds. La série réalisée par Jan Matthys (In Flanders Fields) multiplie en effet les sauts de puce dans le futur afin de mieux ferrer l’attention des téléspectateurs, consciente que sa très lente progression pourrait en décourager plus d’un.

Certains profils psychologiques sont à peine esquissés

Malgré les flash-backs et flashforwards auxquels elle recourt, la série ne parvient pas toujours à dissiper l’étrange impression de dilution temporelle et de montée en épingle de micro-événements. Peut-être est-ce le choix du format (8 épisodes) ou le manque de moyens qui expliquent cette sensation ?

Au-delà de quelques (grosses) ficelles, l’histoire aurait certainement gagné à être resserrée sur six épisodes. Ou à étoffer la psychologie de ses personnages secondaires, dont on sait finalement peu de choses, malgré le temps passé en leur compagnie. Les zones d’ombre et fêlures de chacun, ainsi que leurs motivations profondes, sont à peine effleurées. Dommage.
Le Cluedo promis au départ, par le scénario de Gert Goovaerts et Lynnsey Peeters, semble avoir égaré quelques cartes en cours de route. Diffusée par la VRT en mars 2020, et reprise aujourd’hui par Be tv, GR5 peine à toujours tenir toutes ses promesses.

Karin Tshidimba