Invisible**, la nouvelle création belge débute ce dimanche sur La Une à 20h55. Après La Trêve , Ennemi public et Unité 42 , cette nouvelle série belge, imaginée par Marie Enthoven, creuse des phénomènes inquiétants, inexpliqués, nichés aux frontières du fantastique.
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Et si Saint-Exupéry avait raison ? Et que nos êtres chers se mettaient à disparaître ?
Après La Trêve , Ennemi public et Unité 42 , cette nouvelle série belge, dirigée par Marie Enthoven, creuse des phénomènes inquiétants, inexpliqués, nichés aux frontières du fantastique. La première à en être témoin est Laurence (Myriem Akheddiou), ophtalmologue réputée, lors d’une banale opération à l’œil qui vire au drame. Sa capacité à ressentir des choses que d’autres ne voient pas, l’isole de plus en plus. À l’hôpital, certains pensent que Laurence souffre de burn-out. Et l’opération ratée de la cataracte de son père ne va rien arranger aux rumeurs…
Bien que peu connu, le mal dont souffre Laurence est pourtant réel. Forcée de se tenir éloignée de toute onde, jusqu’à dormir dans un environnement hyper protégé, le Dr Condé souffre d’électro hypersensibilité (EHS) qui fait de sa vie au contact des ondes un enfer. Acouphènes et maux de tête sont les symptômes de cette maladie. Avec d’autres personnes EHS, Laurence lutte pour empêcher l’installation, à Creux, d’autres antennes relais 5G. Mais la disparition de sa fille Lily (Elisa Echevarria), ado délurée et frondeuse, va la conduire à découvrir un autre phénomène nettement plus inquiétant : certaines personnes deviennent invisibles, transparentes.
Une femme médecin entre Murder et Scully
Si l’on quitte le territoire du polar, pour s’ancrer dans l’univers médical et scientifique, la tonalité d’Invisible reste sombre et ses personnages torturés. Et ce, malgré l’humour, la tendresse et le grain de folie d’Ayoub (Roda Fawaz) voisin et ami de Laurence. Détrompez-vous. La douceur du générique – couleur sépia et refrain aérien – ne nous promet pas une histoire douce. Elle résonne même singulièrement dans la période que nous traversons. Après un premier épisode à la fois intrigant et impressionnant, déconseillé aux âmes sensibles, la quête de la vérité se poursuit au fil des 7 autres épisodes.
Invisible louche un peu du côté de X-Files , si ce n’est que le personnage principal, Laurence, marie à la fois les caractéristiques de Mulder et de Scully. Médecin, elle accepte a priori l’étrange ou le surnaturel mais tente à toute force d’en percer les mécanismes, le secret.
C’est sous l’angle des réactions de chacun face à un phénomène qui ne s’explique pas, ou mal, que s’inscrit cette série à l’esthétique singulière qui fait un peu penser aux Revenants de Canal +, par son inscription dans un village a priori sans histoires.
Une étrange épidémie… imaginée en 2016
Imaginée il y a quatre ans, la série résonne curieusement avec notre réalité : on y parle d’une épidémie qui se répand, de la nécessité de placer certaines personnes en quarantaine et des effets avérés ou supposés de la 5G. Des thèmes on ne peut plus proches de nous… Malgré quelques trous d’air au niveau du rythme de la narration, la série pose de vraies questions sur notre époque, notre rapport aux autres et au monde qui nous entoure.
« Souvent, l’idée de l’invisibilité séduit, on se sent poussé des ailes de super-héros, mais cela se révèle horrible à long terme. Le besoin d’être vu est vital » souligne Marie Enthoven. Et ce n’est pas notre époque oscillant entre TikTok et Instagram qui dira le contraire… Ces questions, l’auteure les aborde à travers son regard de philosophe, notamment avec le personnage de Victor (Luc Van Grunderbeek) qui a parfois l’allure d’un Homère moderne. Épaulée par les scénaristes Bruno Roche et Nicolas Peufaillit, elle prolongerait bien l’aventure, mise en images par Geoffrey Enthoven, maintenant que ce sujet délicat est mis sur les rails.
Mentions spéciales à Myriem Akheddiou (Le jeune Ahmed) et Roda Fawaz (Unité 42), tous les deux très convaincants dans leur partition personnelle.
Karin Tshidimba
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