Good Doctor, New Amsterdam, Hippocrate, Nina… Les séries médicales sortent de convalescence et connaissent un réel regain d’intérêt. Mais H24, la nouvelle série médicale, coproduite par TF1, propose une réalité aseptisée. A voir sur La Une dès 20h35.
La lutte entre la vie et la mort, les conséquences d’un accident banal ou d’un mal inconnu, la ronde des parents angoissés, des infirmières dévouées et du médecin plein d’humanité… Ces contours bien connus font le succès des séries médicales, depuis des décennies, mais force est de constater qu’ils peinaient à faire vibrer les foules, depuis le formidable coup de poker d’Urgences entre 1994 et 2009.
Depuis, Grey’s Anatomy (lancée en 2005) a réussi à durablement s’installer même s’il faut bien reconnaître que l’on tient là une version encore plus soap (*) que l’original.
Alors que l’on croyait le filon médical épuisé, le voilà tel le Phénix qui renaît de ses cendres et livre des batailles mémorables que ce soit à travers Hippocrate en France, ou The Good Doctor et New Amsterdam aux États-Unis… Le drama médical tient à rappeler qu’il n’a pas encore posé son stéthoscope et peut toujours susciter de nombreuses vocations, comme il l’a prouvé avec les françaises Nina ou via Les Bracelets rouges . Dans les deux cas, ce sont les histoires personnelles des soignants ou des patients qui focalisent toute l’attention du téléspectateur, invité à voir d’abord l’homme, la femme ou l’enfant derrière les blouses blanches ou colorées.
Adaptée d’une série finlandaise
C’est ce même principe qui régit la nouvelle série de TF1, baptisée « H24 : Urgences chirurgicales » et coproduite par la RTBF. Adaptation de la série finlandaise Nurses, elle nous plonge dans le quotidien de quatre infirmières : Gabrielle (Anne Parillaud), la chef de service forte en gueule ; Sofia (Barbara Cabrita) jeune femme décidée qui rentre de congé maternité ; Tiphaine (Florence Coste) la mystérieuse petite nouvelle, et Florence (Frédérique Bel) qui semble souffrir de stress chronique.
Entre patients angoissés, médecins surmenés, rythme effréné et manques criants, chacune tente de vivre au mieux son métier et de le concilier avec sa vie privée. Mais l’addiction de Florence et le coma prolongé du mari de Gabrielle leur causent de nombreux soucis qui pourraient téléscoper leur parcours professionnel. Quant à Sofia et Tiphaine, elles doivent tenter de jongler au mieux avec les écueils de leur vie privée.
Même si cela relève de la norme en matière de fiction, l’équipe de scénaristes d’H24 – Céleste Balin, Marie-Luce David, Cécile Lorne, Sandrine Poget, Eugène Riousse, Fanny Talmone – nous présente un hôpital idéal où les femmes en blanc privilégient le temps de l’écoute et de l’accompagnement aux soins multiples et aux courses-poursuites dans les couloirs blafards. On rêverait presque d’être admis dans cet univers chaleureux, très loin de notre réel, aseptisé… Quant aux trames personnelles, elles suivent le même fil indolent réservé aux téléspectateurs les plus conciliants. Malheureusement, on est bien loin de la tension, du réalisme et de la pertinence d’une série comme Hippocrate.
De nombreux guests sont attendus au fil des sept premiers épisodes réalisés par Octave Raspail et Nicolas Herdt : Pascal Légitimus, Antoine Duléry, Arie Elmaleh, Jérôme Robart, Marie Fugain et Michel Jonasz. Liliane Rovère et Fauve Hautot ouvrent la marche dans les deux premiers épisodes que nous avons pu découvrir.
Karin Tshidimba
(*) L’intrigue se focalise sur les relations plus ou moins rocambolesques entretenues par les soignants bien plus que sur les maux dont souffrent les patients.
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