« Je voulais juste que ça s’arrête. » C’est avec ce titre en forme de cri du cœur que Jacqueline Sauvage résume l’affaire qui a défrayé la chronique en 2012 et l’a envoyée en prison pour le meurtre de son mari Norbert, au terme de 47 années de violences conjugales. Un rôle puissant endossé par Muriel Robin dans une mini-série en deux épisodes, Jacqueline Sauvage: c’état lui ou moi**  à découvrir ce dimanche à 20h50 sur La Une et lundi à 21h sur TF1.

Epaulée par ses deux avocates, Jacqueline Sauvage a expliqué son long calvaire dans son livre, publié en 2017 chez Fayard: une histoire d’amour fou qui s’est abîmée à force d’alcool et de coups. Le livre a fait beaucoup de bruit d’autant que la mère de famille a bénéficié d’une grâce présidentielle exceptionnelle de la part du Président François Hollande, en 2016.
Son affaire relance aussi le débat sur l’état de légitime défense, invoqué par ses deux avocates (campées par Alix Poisson et Armelle Deutsch dans la mini-série) et qui, selon elles, devrait s’appliquer à toutes les femmes battues et menacées de mort par leurs conjoints comme c’est déjà le cas au Canada.

De nombreux producteurs souhaitent adapter le récit pour le cinéma ou la télévision et c’est finalement TF1 qui obtient l’aval de Fayard et de Jacqueline Sauvage. Il faut dire que les deux comédiens principaux, Muriel Robin et Olivier Marchal, portent cette histoire avec une sensibilité et une force qui leur a valu une standing ovation lors de la projection au Festival de la Fiction TV de La Rochelle.

En ours imbibé, à la fois violent, charmeur et manipulateur, Olivier Marchal réalise une prestation impressionnante tandis que Muriel Robin prouve une fois encore qu’elle est une grande comédienne de drame. Comme elle le fut, en 2006, dans Marie Besnard l’empoisonneuse. Dans Jacqueline Sauvage: c’était lui ou moi**, la réalisation d’Yves Rénier, efficace et sans fioriture, soigne ces scènes du quotidien qui illustrent si bien l’emprise d’un homme sur une femme et sur ses enfants. Jusqu’au drame…

Karin Tshidimba, à La Rochelle