De « Jacqueline Sauvage: c’était lui ou moi », fiction TF1 où elle apparaît aux côtés de Muriel Robin, à Jeux d’influence série pour Arte, primée samedi soir lors de la clôture de la 20e édition du Festival de la Fiction TV, la comédienne Alix Poisson, d’ordinaire solaire, piquante et drôle, a dévoilé ses parts d’ombre en même temps que son côté combatif et déterminé.
Rencontre à La Rochelle.
«Face à certains sujets, je me pose la question de savoir si c’est vital. Y a-t-il des gens dont cela va changer l’avis ou la vie ? (…) C’est un film sur un tabou, sur le courage de porter plainte ou de partir. Ca me rend heureuse et ça me galvanise de porter ce message-là.»
Pour Alix Poisson, l’engagement du métier d’acteur n’est pas un vain mot. Entre le rôle d’avocate de Jacqueline Sauvage, femme battue condamnée pour le meurtre de son mari après 47 années d’enfer domestique (fiction TF1 dans laquelle Muriel Robin est bluffante) et le rôle d’une journaliste évoluant dans l’univers nébuleux des lobbys (Arte), les sujets que la comédienne est venue défendre à La Rochelle sont loin d’être légers ou anodins.
Pour son rôle dans Jeux d’influence, la nouvelle série de Jean-Xavier de Lestrade et Antoine Lacomblez (Arte), elle a rencontré une journaliste d’investigation. « Je voulais qu’elle me parle du lien entre politique et journalisme, de la fascination et de la dépendance qu’il y a entre ces deux mondes. Elle avait fait un documentaire sur les lobbys de la pêche et elle m’a raconté des choses incroyables en termes de pression, etc. J’avais besoin de comprendre les spécificités du métier et ce qui fait qu’à un moment, on peut, ou pas, franchir le Rubicon et décider de travailler comme consultante pour un grand lobby. »
Un monde qu’elle définit comme « une nébuleuse. Personne ne sait vraiment ni qui ils sont, ni comment cela fonctionne exactement (…) Après, ça me révolte et ça me met en colère de penser qu’à cause de ces gens-là, tout le monde, sans exception, est impacté sur la planète. » Car de la nourriture que l’on met dans son assiette à l’air qu’on respire, le problème des pesticides ne cesse de révéler son haut potentiel de nuisibilité.
Jean-Xavier de Lestrade qui a commencé sa carrière en tant que documentariste a l’habitude de ces sujets qui interrogent ou dérangent. De L’affaire Courjault dite « des bébés congelés » à La Disparition et à Jeux d’influence en passant par 3 x Manon, mini-série sur une jeune fille placée en centre éducatif fermé, il fait confiance à la comédienne pour porter ces thématiques avant tout humaines.
Aussi à l’aise dans le registre comique (Quadras) que dans celui des drames (La Disparition, Les Revenants) ou des enquêtes policières (Candice Renoir, Disparue), Alix Poisson doit son extrême popularité à son rôle d’Isa, mère de famille cinglante et débordée de la capsule quotidienne Parents mode d’emploi dont France 2 vient d’arrêter la production au terme de 6 saisons. L’occasion pour l’actrice de s’investir dans de nouveaux projets sur grand écran (comme ce fut le cas dans Quai d’Orsay, Budapest ou, prochainement, dans 3,3 kg le nouveau film de Bruno Garcia) mais aussi de revenir au théâtre avec la pièce Justice où elle reprend le rôle de Camille Cottin au Théâtre de l’Oeuvre en se glissant dans la peau de sept personnages différents, dès le 12 septembre.
Karin Tshidimba, à La Rochelle
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