Avec Seven types of ambiguity** (les 7 vérités), le créateur australien Tony Ayres s’offre une variation originale sur une thématique très balisée : la disparition d’un enfant. Car ce n’est pas l’enquête policière qui occupe le coeur de la série mais bien la façon dont l’événement est vécu par six personnes gravitant autour de l’enfant enlevé. Chacun réagit en fonction de son histoire personnelle, de ses failles et de ses doutes.
En découvrant cette riche plongée dans la psyché de six adultes aux vies très éloignées les unes des autres, on pense forcément à In treatment (En analyse) et à The Affair d’Hagai Levi – qui proposent également une alternance des points de vue -, mais Tony Ayres avait déjà exploré ce type de narration dans sa précédente et percutante série The Slap (La gifle) également proposée sur Arte. Les six épisodes sont à suivre jeudi et vendredi à 20h55.
Adaptée du roman d’Elliot Perlman (« Ambiguïtés », disponible aux Editions 10/18), Les 7 vérités (en VF) permettent d’envisager cette histoire de kidnapping mystérieux selon les points de vue contrastés d’adultes qui semblent, tous, avoir beaucoup à perdre dans l’affaire.
A commencer par Joe Marin (Alex Dimitriades vu dans Hartley Coeurs à vif), le père de Sam, homme d’affaires très sûr de lui qui voit, soudain, son monde s’effondrer lorsque son fils disparaît à la sortie de l’école.
De fil en aiguille, l’enquête révèle des mensonges et des omissions dans le récit du père comme dans celui de la mère de Sam, de quoi introduire le doute au coeur de ce couple privilégié et apparemment sans histoires.
Mais d’autres adultes semblent aussi avoir de nombreuses choses à cacher voire à se reprocher autour d’eux. Comme l’illustre si bien le personnage du psychologue joué par Hugo Weaving (photo du milieu). Ou celui de l’avocate amenée à défendre le ravisseur présumé. Autant de points de vue divergents qui poussent à se poser la question: que savons-nous réellement des gens qui nous entourent ?
Accordant une attention spéciale au parcours et à la psychologie de ses personnages, et un soin tout particulier à la description de leurs faits et gestes, cette série en 6 épisodes constitue une énigme addictive et passionnante à décrypter.
Si le petit Sam n’a rien à se reprocher, c’est bien sa disparition qui fait vaciller le (fragile) château de cartes bâti par tous les adultes qui l’entourent.
KT
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