Westworld 2.jpgL’heure de l’affrontement a sonné.
Contaminés par un virus joliment baptisé «les rêveries», certains robots du parc d’attraction placé au coeur de l’histoire de Westworld*** ont aperçu des éclats de leur passé, développé une mémoire et se sont humanisés.
Quelle nature profonde va ressurgir une fois la machine libérée ? interrogeait la 1e saison de la série imaginée par Jonathan Nolan et Lisa Joy. Les robots peuvent-ils se reprogrammer et se retourner contre leur créateur ?
La fin de saison apportait une réponse cinglante à cette interrogation avec le début de l’insurrection tant redoutée. La saison 2 s’annonce donc plus sombre, plus violente et plus rythmée, tout en laissant toujours entrevoir des changements psychologiques et des réflexions existentielles chez tous les protagonistes, humains ou humanoïdes. Interrogations sur le sens de la souffrance, sur le rôle et l’importance de la mémoire et des sentiments, sur les limites de l’humanité aussi.

Le voyage démarre dans la nuit de dimanche à lundi (3h du matin, exactement) sur HBO et Be TV pour les oiseaux de nuit, ou ce lundi 23/04 à 21h pour tous les autres. Au vu des premiers épisodes, la saison 2 s’annonce décisive…

mise à jour (01/05): HBO vient d’annoncer qu’elle a renouvelé Westworld pour une saison 3


Des mondes, des robots et des hommes

Westworld 20.jpgDécrite à son arrivée en 2016 comme une superproduction – son élaboration a duré plus de trois ans – Westworld s’est lentement affirmée au fil de ses dix premiers épisodes pour séduire une solide base de fidèles avec son scénario truffé d’action et de mystère, mais au sous-texte philosophique.

Avec la bataille qui ouvre sa saison 2, Westworld approfondit la réflexion autour de l’intelligence artificielle, sans perdre son style sanglant et épique. Il y a du « Terminator », du « Mad Max » et du Freddy Krueger dans tous ces destins brisés et ces êtres en quête de dépassement, de réparation ou de vengeance. Chacun semble bien décidé à prendre son destin en mains, à commencer par les fières et intransigeantes amazones, Dolores et Maeve.

Action, science-fiction et mystère, le tout saupoudré d’une pincée de romance voire même de dévotion, telle est la recette de cette adaptation du film « Mondwest » écrit et réalisé par Michael Crichton en 1973. Riche en tensions et en nouveaux personnages, cette saison 2 dévoile de nouveaux espaces, de nouveaux mystères et des détails inédits sur les personnages centraux qui soulèvent, à leur tour, de nouvelles questions. En n’oubliant jamais de privilégier l’action et l’efficacité du récit, ce qui devrait plaire aux amateurs du genre.

Westworld 21.jpgSi vous avez aimé les questionnements engendrés par cet univers aux frontières du réel, vous serez à nouveau servis. En revanche, l’humour n’est toujours pas de la partie. Du moins, à en juger par les premiers épisodes de ce nouvel opus dévoilés à la presse et déjà salués par la critique aux Etats-Unis.

En lançant Westworld, le défi était de pouvoir imposer une nouvelle série-monde, une intrigue « à grand spectacle » avec un univers suffisamment fort pour embarquer tous les fans déçus et/ou frustrés par la fin annoncée de la saga Game of Thrones.
En pariant sur les talents combinés de Jonathan Nolan, Lisa Joy et JJ Abrams, HBO semble avoir réussi son pari. Leur série interroge notre rapport schizophrénique à la technologie: à la fois fascination totale et défiance maximale, assorties de doutes sur la responsabilité des créateurs et des machines qu’ils imaginent. Westworld symbolise aussi le retour en force de la science-fiction comme élément d’appréhension et d’analyse d’un monde qui, souvent, nous dépasse.

En bonus, on a appris hier que la comédienne Evan Rachel Wood – elle incarne l’iconique Dolores Abernathy (photo du haut), douce hôtesse transformée en « machine de guerre », longtemps « confidente » du directeur du parc, Bernard Lowe (Jeffrey Wright, photo du milieu) – a enfin obtenu l’égalité de salaire avec ses collègues masculins. Ce sera également le cas la saison prochaine pour Thandie Newton qui campe l’inquiétante Maeve. Comme quoi, l’intelligence peut finir par s’imposer même dans le monde des machines…

Karin Tshidimba


* rage from the machine…