state of happiness.jpgNon, les pays nordiques ne produisent pas que des thrillers. La preuve avec la série State of Happiness qui nous emmène dans un petit village de pêcheurs sur la côte norvégienne Stavanger.

Pour les ouvriers de la conserverie, unique entreprise de la ville, la situation se dégrade en raison de la pénurie de poissons de plus en plus sensible en Mer du Nord. Au large, de nombreuses compagnies pétrolières internationales font des forages, jusqu’ici sans succès. Pourtant, en cette fin d’année 1969, un événement va considérablement modifier le quotidien de cette petite communauté calme et très croyante, aux allures rurales…

« C’est une histoire sans meurtre » et au départ, la productrice Synnøve Hørsdal ne cache pas que ce ne fut pas facile de convaincre des partenaires de s’y impliquer. Mais avec de la patience et du temps, elle est y parvenue. La réponse du public, rassemblé mardi midi dans l’auditorium Lumière cannois, a dû la rassurer sur la qualité de son intuition. Oui, cette histoire d’une petite communauté transformée par la découverte soudaine de pétrole, parle au plus grand nombre et a même des accents universels.

Loin du « Nordic Noir », la NRK a présenté ce drama d’époque lors de la compétition du Festival CanneSéries.

mise à jour (11/04): State of Happiness a reçu le prix du meilleur scénario et de la meilleure musique, ce mercredi soir à Cannes.

state of happiness 2.jpgDans la série, on suit quatre jeunes gens plongés au coeur de ce bouleversement. 
Anna (photo du haut), secrétaire débutante, suit toutes les transactions entre les prospecteurs américains et les autorités locales; Christian, son fiancé (photo ci-contre) jeune homme de bonne famille, a trouvé le boulot de ses rêves: plongeur pour une compagnie américaine qui réalise des forages en haute mer. Toril, jeune ouvrière de la conserverie en difficultés et Jonathan Kay (photo du bas), mandaté par une compagnie américaine située au fin fond de l’Oklahoma pour vérifier si le gisement est viable.

A travers ces quatre destins, c’est l’histoire d’un pays en mutation (« avant la prospérité, avant le rapprochement européen ») que la série explore. Alors que les compagnies pétrolières s’apprêtent à partir, à la veille de Noël, en pleine nuit, les excavatrices se mettent soudain à trembler, un liquide sombre jaillit et la torche de la plate-forme pétrolière Ocean Viking s’enflamme soudain… Pour les habitants de Stavanger, tout va changer.
 

state of happiness 3.jpgUne histoire géographiquement d’autant plus proche de nous qu’une partie des scènes a été tournée en Belgique: les scènes de plongée et toutes celles réalisées en studio.

« L’intrigue est d’autant plus intéressante que l’histoire entre la Norvège et le pétrole semble toucher à sa fin, aujourd’hui. C’est toujours instructif d’explorer le début d’une histoire quand la fin semble proche », souligne la productrice à l’origine, avec sa partenaire Siv Rajendram Eliassen, du scénario développé par Mette Marit Bølstad. Toute l’équipe réfléchit déjà la saison 2.
Pour les amateurs de séries nordiques, le clin d’oeil à la série Occupied s’impose également puisqu’elle interroge, à sa manière, la fin de l’époque de prospérité pétrolière de la Norvège…

Karin Tshidimba, à Cannes