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13_41_07_235351363_Maronilesfantomesdufleuve1-4.jpgQuelques mois à peine après la série Guyane de Canal+, ce vaste territoire d’Outre-Mer est à nouveau le cadre d’une série française mettant en avant ses paysages sublimes, ses frontières invisibles, son atmosphère moite et inquiétante à travers une enquête violente, sombre et hallucinée.

Arte propose jeudi dès 20h55 un polar initiatique qui flirte avec les frontières du fantastique : « Maroni, les fantômes du fleuve ». Soit 4 épisodes diffusés à la suite, portés par la réalisation impressionniste d’Olivier Abbou sur un scénario d’Aurélien Molas.

La mini-série Maroni, les fantômes du fleuve** se concentre sur la part la plus secrète mais aussi la plus fantasmée de la société guyanaise : ses trafics en tous genres (animaux, minerais, êtres humains), ses bas-fonds et l’influence du vaudou.

Maroni duo.jpgLe public entre dans cet univers de plain-pied via un crime sordide, celui d’un couple de « Blancs » retrouvés assassinés, suivi de la disparition de leur fils de neuf ans. Une affaire d’ampleur qui va mobiliser les effectifs du commissaire Koda (Issaka Sawadogo), et notamment Chloé Bresson (Stéphane Caillard) nouvelle recrue fraîchement arrivée de la métropole.

Si l’on fait abstraction de cette entrée en matière (un peu) caricaturale et de quelques passages obligés ou raccourcis faciles, on pourra se laisser envoûter par ce récit qui se joue des peurs fondamentales des sociétés humaines mais aussi du désir de l’homme de se confronter à ses rêves d’aventure et d’immortalité. Un récit archétypal et initiatique dans lequel on retrouve les influences d’une série comme True Detective.

Animisme, violence et polar

Maroni Chloé.jpgNombre d’épisodes restreint oblige, le parcours chahuté et la descente aux enfers des deux policiers – Chloé et son collègue Joseph Dialo (campé avec conviction par Adama Niane) – sont un peu précipités. L’histoire manque aussi, par moments, de réalisme, si tant est que l’on puisse juger un récit porteur d’une part aussi largement fantasmée sur base de ce type de critères…

On pourra apprécier Maroni, les fantômes du fleuve pour ce qu’elle est : un polar de genre, soignant avant tout son atmosphère visuelle singulière imaginée par le réalisateur Olivier Abbou. Il faudra, pour ce faire, dépasser sa noirceur, sa violence et sa vision « orientée » de Cayenne et de ses habitants puisqu’il s’agit de laisser s’exprimer la part de ténèbres de cette société. Comme l’indique, sans détour, la citation de Joseph Conrad inscrite en préambule de la mini-série.

Thriller hanté écrit par un auteur de romans policiers, Maroni en charrie les principaux stigmates (traumas, fragilités, relations difficiles avec la hiérarchie et quête personnelle). La série séduira, pour ces mêmes raisons, les amateurs de polars et d’atmsophères envoûtantes.

KT