Champ9.jpgPlus que tout autre série belge, Champion est une aventure collective.
Autour de la table des scénaristes, il y a eu jusqu’à 9 ordinateurs connectés. Normal pour une série qui parle de foot, sport collectif par excellence.
En tournage jusque début janvier, la série suit la descente aux enfers d’une star du foot dont la carrière explose en plein vol suite à une altercation avec un journaliste, un rôle endossé par le comédien Mourade Zeguendi vu dans « Les Barons » et « Dikkenek » (photo).

L’idée est évidemment que la série soit prête pour diffusion sur la RTBF en parallèle de la Coupe du monde en juin prochain. Raison qui explique que tout le monde « cravache » pour finir dans les temps. Une pression qui n’empêche ni les vannes, ni la décontraction entre deux scènes. Il faut dire que le décor de cette semaine (le stade Roi Baudouin) aide sans doute les auteurs-réalisateurs à toucher leur rêve du doigt.

Rêve de gloire et foot business

18_09_46_344687536_1D4_0965.jpgLe rêve, ce serait le stade de Barcelone, tempère Mounir Ait Hamou, hilare. Mais c’est un chouette kiff, un vrai kiff.” “Ce qui serait chouette, ce serait de faire un match de foot avec l’équipe sur la pelouse, mais on ne pourra pas”, regrette son comparse derrière la caméra, Thomas François.

L’idée de Champion a germé dans l’esprit de Mounir et de Mustapha Abatane. “On est venu voir Thomas qui a accroché tout de suite et on s’est mis autour de la table pour travailler sur l’histoire de cette star du foot, à l’ego surdimensionné, Souli Romeyda alias ‘El Magnifico’ qui explose un jour en plein vol.” Un rôle endossé par Mourade Zeguendi propulsé par les films “Les Barons” et “Dikkenek”.

“C’est l’histoire d’un type qui se casse la figure et se prend la réalité en pleine face ; il tente de se relever. Ça nous permet de parler du phénomène du foot business. Ce sont des thèmes intéressants à exploiter parce qu’ils sont moteurs de comédie et de drame. C’est l’histoire de gamins qui sont tellement entourés qu’ils ne mettent même plus leur short tout seuls. Soudain, leur carrière explose et ils se retrouvent sans rien. Ils n’ont pas forcément les outils pour se retourner. Dans le cas de Souli, lui ne change pas: il est certain que les choses vont rentrer dans l’ordre” plaisante Thomas François.

“Cent fois remettre sur le métier”

Fan de cinéma et de séries, le duo avoue avoir galéré avec l’écriture en atelier. “On a géré ça comme on a pu”, plaisante Mounir Ait Hamou. “On est nouveau, on tâtonne et les gens expérimentés autour de nous nous ont guidés et recadrés.”
18_09_48_408490908_1D4_0991.jpg
Ils étaient 7 à la base: Mounir Aït Hamou, Mustapha Abatane, Hicham El Ghazi, Thomas François (à gauche sur la photo), Omar Arrak Semati, Mourade Zeguendi “et Julie Bertrand, pour le point de vue féminin, car c’est important. Deux autres auteurs nous ont rejoints ensuite : Simon Marzipan et Gaëtan Delferière.”

“On a commencé à brainstormer ensemble, puis on a fait les synopsis et on s’est réparti les épisodes. On a bossé dur jusqu’à tout jeter une première fois ou presque. La première fois, on avait écrit un drame ; la deuxième fois, on a écrit une comédie pure et la troisième fois était la bonne : mélange entre comédie et drame. Le plus dur a été de trouver le ton. On vient de finir l’épisode dix. On a commencé il y a deux ans et demi et on a encore tout repris au début du tournage” explique Thomas François.

« Il y a 22 personnages autour de Souli », soit 2 équipes de foot

“Au début de la prépa, on a dû tout revoir à la loupe à cause des lieux de tournage, de la façon dont les comédiens campaient chaque personnage. Parce que, au départ, cela reste des mots sur du papier”  précise Mounir Ait Hamou.

« Heureusement, on a une très bonne équipe, notamment notre scripte qui nous aide à rester dans la continuité parce qu’il y a 23 personnages. En fait, 22 autour du personnage principal, Souli. Cela crée des tonnes d’histoires entre eux. Il faut donc plusieurs cerveaux pour tout gérer et parfois, s’y reprendre à plusieurs fois. On est trois à la réalisation. Hicham El Ghazi est en charge des ajustements sur le scénario et du prémontage même si on le regarde tous évidemment », explique Thomas François.

« Par rapport au rêve qu’on avait au départ, on est vite rattrapé par le budget », admet Mounir Ait Hamou.

Champion_coulisses_MG_4797.jpg« C’est une première expérience. C’est dur à tous les niveaux car c’est 80 jours de tournage, il faut toujours rester concentré et faire attention à chacun, trouver des solutions tous les jours aux problèmes de tous ordres », poursuit Thomas François.

« Même au niveau des séquences, il faut parfois les adapter car on n’a pas eu le temps de tout préparer en amont avec les comédiens », reconnaît Mounir Ait Hamou.

Au casting de Champion, série produite par Kings Entertainment & Media Group, Nexus Factory et la RTBF, on croise Joffrey Verbruggen, alias Fab, le “meilleur pote de Souli”, Erico Salamone est Gabriel Mendosa, son agent (photo n°2). Zidani campe l’intraitable présidente du club de foot et Raphaël Charlier est Patrick Lavacceri, journaliste avec lequel Souli se prend la tête, incident qui va précipiter sa chute.

Entretiens: Karin Tshidimba