Barnaby trio.jpgBien loin des cris et de la fureur des fans découvrant l’identité du 13e Doctor Who, il existe deux camps d’irréductibles: ceux qui préfèrent l’inspecteur Tom Barnaby (John Nettles, au centre de la photo) à son cousin John (Neil Dudgeon, à droite de la photo) qui a pris la relève après son départ à la retraite en 2011.
Six ans déjà et pourtant, certains fans restent inconsolables. Cela ne les empêche pas de continuer à suivre la série Midsomer Murders** religieusement, sur France 3 ou Club RTL (qui propose la saison 15, le vendredi à 22h50, dès ce soir) mais aussi sur Netflix, sans toutefois se départir de cette petite moue dubitative et de leur regard critique.

Puisque la série s’apprête à fêter sans rougir sa 20e saison et peut changer de visage sans ternir son image, on s’est mis en quête des ingrédients uniques composant sa potion magique.

(photo: entre l’ancien, Tom Barnaby, au centre, et le nouveau, John Barnaby, à droite, le coeur des fans balance)

Barnaby 2.jpgCréée d’après les 7 romans de Caroline Graham, la série est diffusée depuis le 23 mars 1997 sur le réseau ITV et depuis 2001 sur France 3. Une série au format inhabituel puisque chaque saison est composée de six épisodes d’1h30, les rapprochant du format des téléfilms.
Ceci permet au Chief inspector Barnaby de mener son enquête à un rythme mesuré puisqu’il dispose du délai de deux épisodes classiques (50 minutes) pour découvrir le pot aux roses.

En parlant de fleurs, l’attrait de la campagne anglaise figure parmi les atouts majeurs de la série britannique, qui n’hésite pas à mettre en scène sombres crimes et vengeances innommables dans des paysages de carte postale. Il existe d’ailleurs des circuits Midsomer Murders qui entraînent les fans au coeur des villes et villages de l’Oxfordshire et du Buckinghamshire régulièrement visités par la série.

Barnaby dog.jpgEn 20 saisons et 118 enquêtes en tous genres, les deux inspecteurs Barnaby ont élucidé 333 meurtres (soit 17 par an dans le comté fictif de Midsomer) et vu défiler bon nombre d’adjoints (6 à ce jour, dont Nick Hendrix, le dernier en date, photo) chargés des courses-poursuites et de la collecte des indices : le travail de terrain, en somme, qui démarre toujours par l’indispensable enquête de voisinage.
Autant d’éléments qui aident le grand homme à bâtir sa théorie et sa démonstration finale saupoudrées d’une pincée d’excentricité et d’une bonne dose d’humour british. Une façon de souligner l’inventivité de morts souvent très originales.

Capitaines d’équipe de cricket, cercles régionaux historiques, œuvres de bienfaisance, concours horticoles, châtelains fantasques et dames patronnesses : avec les enquêtes de l’inspecteur Barnaby, c’est tout un pan de la société traditionnelle britannique qui défile sur le petit écran. A tel point qu’une partie du public s’est ému de l’absence de diversité de son casting et de l’image passéiste que la série renvoyait par delà ses frontières. A ce jour, 220 territoires diffusent la série Barnaby.

Barnaby 3.jpgSi les auteurs s’amusent à bousculer le calme apparent de la campagne anglaise avec des meurtres plus loufoques et sanglants les uns que les autres (fromages puants, chars trafiqués et piles de journaux meurtrières) – dépassant de loin les intrigues prévues dans les six romans initiaux -, le dernier point de friction avec le public a pu être en partie éliminé grâce à l’entrée en scène d’une médecin légiste d’origine indienne (Manjinder Virk, photo), clin d’oeil bienvenu aux nombreux sujets britanniques issus des anciennes frontières de l’Empire.

Preuve que la série est devenue une institution, lors d’un épisode récent, les téléspectateurs se sont plaints qu’il n’y ait eu aucun crime au programme et la BBC s’est fendue d’un débat sur le sujet. « Incroyable, n’est-il pas ? » ironisait Neil Dudgeon, le nouvel inspecteur Barnaby, lors de son passage en juin au Festival de Télévision de Monte-Carlo. Seule entorse à leur passion de la campagne anglaise, la «tournée» que s’offre l’équipe pour fêter son 20e anniversaire l’a entraînée jusqu’aux rives de la Méditerranée…

Karin Tshidimba, à Monte-Carlo