arvingerne.jpgArte poursuit son exploration du riche éventail des séries nordiques. Après le thriller (The Killing, Bron) ou la politique (Borgen), le Danemark prouve qu’il a bien plus d’une corde à son arc. La preuve avec The Legacy (Arvingerne** en VO, Les Héritiers en VF) présentée lors du Festival de Biarritz (Fipa 2014) où elle a reçu deux prix: le prix du meilleur scénario et le Fipa d’Or.
Ce qui a donné l’espoir à cette création en dix épisodes signée Pernilla August de se frayer un chemin jusqu’à nous. Comme le fit sa compatriote Borgen après son triomphe au Fipa en 2011. La patience étant souvent récompensée, c’est aujourd’hui chose faite: ce drame familial démarre ce jeudi à 20h55 sur Arte.

Un bouquet de fleurs explosé en mille morceaux : pétales, feuilles, eau. Cet incident, condensé dans le générique de début, symbolise le choc vécu par quatre adultes au décès de leur mère, Veronika Gronnegaard.
arvingerne 2.jpgArtiste de renommée internationale, cet être fantasque et libertaire avait caché à sa progéniture qu’elle souffrait d’un cancer. De son vivant, elle n’en faisait déjà qu’à sa tête, multipliant les conquêtes et négligeant fréquemment les enfants nés de ces unions successives souvent houleuses. A l’image de Signe (Marie Bach Hansen, à droite sur la photo) qui découvre, à l’âge adulte, qu’elle n’est pas la fille unique de John et Lise mais la petite dernière de cette fratrie disparate.

Le décès inopiné de Veronika a pour effet de cristalliser les réactions de ses proches, chacun de ses enfants ayant à coeur de poursuivre ses propres projets. Qu’il s’agisse de redorer le blason d’un père tragiquement disparu (Frederic), de prolonger l’héritage maternel au-delà de la mort (Gro, à gauche sur la photo) ou de renouer avec sa part d’enfance volée (Signe). Fragilisé, pris au dépourvu, chaque enfant réagit avec ses tripes plutôt qu’avec sa tête suscitant de nouvelles tensions au sein de la famille. Car, fait immuable, les questions de successions ont la fâcheuse tendance de raviver les plaies enfouies, les espoirs déçus et les divergences de points de vue.

Ce sont ces enjeux, complexes et souvent opposés, décrits avec acuité et finesse qui ont valu à Pernilla August le prix du meilleur scénario pour The Legacy (Arvingerne en VO) lors du Festival de Biarritz en 2014. Egalement couronnée Fipa d’Or, cette série danoise en 10 épisodes a mis deux ans pour se frayer un chemin jusqu’à nous, via Arte, comme le fit déjà Borgen après son triomphe au Fipa en 2011.

Avant même sa diffusion au Danemark, ce drame familial a été vendu en Australie, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. S’il souffre de quelques lenteurs au début, il sonde ensuite avec pertinence la génération 68 et ses rejetons

KT