Deux essais, deux transformations.
La RTBF et la Fédération Wallonie Bruxelles ne se sont sans doute pas encore remises de l’euphorie de ce dimanche soir à Cannes.
Dans leur cas, on peut même parler de tiercé gagnant, puisque la consécration d’Ennemi Public au MipTV s’ajoute aux excellentes audiences réalisées par La Trêve et à l’achat de la série par France 2, transaction révélée ici même jeudi dernier.
Présentée ce dimanche aux tout premiers MipDrama Awards, Ennemi Public a remporté haut la main le coup de coeur du jury face aux 11 autres fictions en compétition. Plus qu’un encouragement, il s’agit d’un réel plébiscite alors que la série sera diffusée à la RTBF dans quelques semaines et qu’elle doit également être présentée au public parisien lors du prochain Festival Séries Mania.
Le MipTV, marché international des programmes audiovisuels inauguré ce matin, se poursuit jusqu’au 7 avril à Cannes.
Cette récompense revêt une double importance puisqu’elle a été attribuée à l’équipe belge sur une scène internationale – 350 acheteurs internationaux de 55 pays différents étaient présents dans la salle – et face à une concurrence de qualité : 12 fictions, au total, venues de 10 pays différents.
Rien que le fait d’avoir été sélectionné pour prendre part à l’événement était déjà une excellente nouvelle en soi puisque le jury de départ était composé de showrunners de talent : l’Américain Chris Long, réalisateur et producteur de The Americans et The Mentalist, la Britannique Sarah Phelps, scénariste et productrice de The Casual Vacancy and Great Expectations et le Danois Søren Sveistrup, créateur et scénariste de The Killing, entre autres…
En détournant l’adage populaire, on dira que la réussite sourit donc aux audacieux. Avec La Trêve, son polar au parfum de série noire, la RTBF n’a en effet pas eu peur de bousculer les habitudes de ses téléspectateurs, proposant à la fois une trame très sombre et des personnages «borderline». Et elle s’apprête à récidiver puisque Ennemi Public réveille le sombre souvenir de l’affaire Michelle Martin et, par conséquent, celui de son âme damnée, Marc Dutroux.
Imaginée par Matthieu Frances, Antoine Bours, Gilles de Voghel, Christopher Yates et Fred Castadot, la série pose une question simple aux multiples implications : « Que feriez-vous si vous deviez vivre aux côtés d’un individu dangereux ? » En imaginant la libération du criminel Guy Béranger et son installation dans un monastère au sein d’un petit village ardennais, la série pointe les limites de notre système pénal et carcéral.
« L’idée vient de l’affaire Martin, on ne le nie pas, de ce que nous en avons perçu en tant que public, mais notre volonté est de nous en détacher totalement. Notre espoir est que le public se concentre sur nos personnages, notre histoire » précisait Matthieu Frances, auteur principal de cette nouvelle série belge coproduite par les sociétés « Entre Chien et Loup » et Playtime Films, lors du tournage.
Au casting figurent les comédiens Stéphanie Blanchoud, Jean-Jacques Rausin, Philippe Jeusette, Clément Manuel, Laura Sepul, Daniel Hanssens, Vincent Londez et Jean-Claude Dubiez, entre autres…
KT
« J’ai toujours dit » qu’ils étaient fantastiques ! (Les scénaristes de Ennemi public et toute l’équipe.)
Bravo, vous avez tenu bon.