la treve duo.jpgQui est Yoann Blanc, le comédien qui interprète Yoann Peeters dans La Trêve, la nouvelle série belge de la RTBF ?
Pour beaucoup de téléspectateurs, il s’agit d’une découverte mais pour les amateurs de théâtre, il faut plutôt parler d’une nouvelle mise en lumière.

Entre 2008 et 2015, Yoann Blanc a en effet été nominé à trois reprises dans la catégorie meilleur comédien aux Prix de la critique théâtre & danse pour différents spectacles : « Le Revizor », « Anticlimax », « Ondine démontée ».

Discret, détendu et posé, l’acteur est celui pour qui ce rôle de flic, mal en point et déphasé, a été taillé.
« 
Je trouvais très étrange le fait qu’on me propose un rôle de policier, mais aussi l’idée de jouer dans une série. Je viens du théâtre, je fais du cinéma seulement depuis 4 ou 5 ans. En plus, je n’ai pas la télé donc, pour moi, c’était vraiment étrange. Ce qui m’a intéressé c’est tout ce qu’on m’a raconté sur ce personnage et sur le moment-clé constitué par cette enquête dans sa vie avec sa fille, avec son retour dans ce village, etc. »

Une histoire en dix épisodes qui se poursuit ce dimanche dès 20h50 sur La Une.

la treve Camille.jpg« Je connaissais Matthieu Donck (coscénariste et réalisateur de La Trêve) pour avoir tourné un court métrage (« Partouze ») avec lui et un petit rôle dans son long métrage « Torpédo« . »
Yoann Blanc connaissait aussi la maison de production Helicotronc avec laquelle il avait travaillé sur deux précédents longs métrages.
« J’apprécie leur travail et je savais qu’ils me proposeraient des choses intéressantes à jouer. »


De quoi le rassurer au moment de se lancer dans l’inconnu.
« 
Comme on n’a pas l’habitude de tourner des séries en Belgique, on n’a pas d’idée précise de la façon dont les choses vont se dérouler. On se dit: essayons, on verra bien. »


L’exercice est « 
un défi intéressant, il y a tellement de scènes, tellement de textes. On tourne par lieu et par comédien, donc on doit constamment jongler avec les différents textes. C’est costaud mais aussi excitant, comme aventure. Au bout d’un moment, il y a un rythme qui s’impose. Le fait d’avoir eu l’occasion de répéter avec les autres comédiens durant un mois et demi avant le début du tournage a été précieux, souligne Yoann Blanc. C’est rare de pouvoir le faire, mais cela a permis de fouiller toutes les questions sur les personnages et les intentions de jeu afin de gagner du temps ensuite sur le plateau. » 
Une donnée importante lorsque, comme lui, on cumule 61 jours de présence sur les 70 jours de tournage.


« Peeters essaie de se retrouver, de retrouver sa fille et sa vie, en fait, mais il est happé dans une enquête où plus il avance, plus il mélange sa propre histoire – ce qui s’est passé avec sa femme – avec la nouvelle enquête. C’est un peu une descente aux enfers. »
Une situation paradoxale puisqu’en revenant à Heiderfeld, l’inspecteur Peeters espérait essentiellement « se mettre au vert ».

« Dans le village, il retrouve Inès (Anne Coesens) avec laquelle il a eu une histoire à l’adolescence. Au même moment, le corps d’un jeune footballeur, Driss Assani, est retrouvé dans les eaux glacées de la Semois et une enquête très déstabilisante pour Peeters et tous les habitants d’Heiderfeld commence »,
résume Yoann Blanc.

la treve arme.jpgL’inspecteur croise alors Sebastian Drummer (Guillaume Kerbusch).

« Drummer vient de sortir de l’école de police. Il habite avec sa mère. Peeters a beaucoup d’affection pour lui. C’est un type profondément bon alors que mon personnage est plutôt sombre. »


En prévision du tournage, Yoann Blanc a partagé des discussions et un petit entraînement physique – menotter un suspect, tenir une arme, etc. – avec deux véritables policiers. « L’un s’occupait de flagrants délits et l’autre d’homicides.
J’ai été très étonné lorsque je les ai rencontrés. Je m’attendais à rencontrer des gens déprimés, blasés, un peu cassés. Mais il y a, chez eux, un côté chevaleresque, la sensation de faire quelque chose de juste. Peeters se retrouve à devoir s’occuper de sa fille, en plus il n’avait pas vu qu’elle a grandi. C’est un garçon un peu handicapé socialement, il a du mal à communiquer, a fortiori avec sa fille » Camille (alias Sophie Breyer, photo du milieu).


L’an dernier, « 
par hasard », Yoann Blanc a eu un petit rôle dans Station Horizon, série tragicomique suisse qui lui avait offert un aperçu de la rapidité du nouveau monde «étrange» de la série. Il s’agissait d’une première réalisation pour de jeunes réalisateurs trentenaires. Comme c’est le cas pour La Trêve.

S’il s’y frotte pour la première fois, Yoann Blanc avoue être fan de séries: entre The Wire, House of cardsThe Killing (version danoise), justement, ou Six feet under, de nombreuses séries ont enrichi son imaginaire. « Les séries ont une façon extrêmement moderne de voir le monde et d’en parler » confie le comédien songeur.


Entretien: Karin Tshidimba

 

mise à jour (29/02): Succès confirmé pour La Trêve qui a attiré 386 000 fidèles, ce dimanche, et récolté 22,3% de PDM pour ses épisodes 3 & 4.