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mr robot 1.jpgEn sacrant Mr Robot meilleure série dramatique, les Golden Globes ont parié sur l’avenir car cette histoire de jeune hacker parano décidé à pirater l’une des plus grandes sociétés américaines, celles qui, insidieusement, contrôlent de plus en plus notre quotidien, est assurément une problématique clé pour aujourd’hui et pour demain.
Les fans et les admirateurs des Anonymous attendaient sûrement le magnétique Rami Malek (photo) parmi les gagnants, mais c’est finalement Christian Slater, sacré meilleur second rôle masculin, qui remporte la seconde statuette attribuée à la série.

Lancée l’été dernier, cette série hypnotique en 10 épisodes, relaie les craintes et réflexions croissantes sur une toile de plus en plus vorace de nos données personnelles, et sur la nécessaire riposte de citoyens anonymes mais futés.

mise à jour (12.01): France 2 a acquis la série Mr Robot et la diffusera « prochainement ».

Sans remettre en cause la qualité de la création de Sam Esmail pour USA Network, on ne peut que regretter le fait que l’académie n’ait pas cru bon nommer Mad Men dans cette catégorie. Surtout lorsque l’on pense à ce que la dernière décennie doit à cette série majeure produite par AMC. La création de Matthew Weiner aurait assurément mérité de repartir avec les lauriers pour son ultime saison, comme ce fut le cas, il y a deux ans pour Breaking Bad au moment de sa sortie de scène. Et ce, même si le tableau des honneurs de Mad Men était déjà bien rempli.

jon hamm golden globe.jpgHeureusement, l’honneur de l’académie est, en partie, sauf puisque le sacre de Jon Hamm en tant que meilleur acteur dans une série dramatique – who else, really ?-, vient souligner l’impeccable prestation de l’acteur au long de 7 saisons d’une intensité rare.

Le titre de meilleure comédie accordé à Mozart in the jungle récompense le regard original de Roman Coppola, Jason Schwartzman et Alex Timbers sur le monde de la musique classique. Un univers bien plus extraverti et déjanté que le grand public peut le penser. La série réalise d’ailleurs le doublé avec le titre de meilleur acteur dans une comédie accordé à Gael Garcia Bernal.

Le sacre de Wolf Hall dans la catégorie meilleure mini-série est aussi celui d’un homme, Peter Kosminsky, qui a d’abord forgé sa carrière dans le domaine du documentaire, et d’une conception qui consiste à ne pas prendre l’Histoire à la légère. Il s’est penché ici sur la montée en puissance de Thomas Cromwell (Mark Rylance) dans l’ombre d’Henri VIII (Damian Lewis). Bel effet d’annonce pour Arte qui commence la diffusion de la série le 21 janvier prochain. Nous en reparlerons très prochainement.

empire golden globe.jpgQuoi que l’on puisse penser d’Empire, success story sur l’univers du hip hop, une chose est certaine: l’excellente Taraji P. Henson n’a pas volé son prix de meilleure actrice dans une série dramatique.

Ceux qui ont tendance à trouver la série et son actrice principale « survoltées » auront même été forcés de réviser leur jugement en découvrant la prestation tonitruante de Rachel Bloom pour son sacre inattenu dans Crazy ex girlfriend.

On aurait bien vu Regina King l’emporter en tant que meilleur second rôle féminin dans la mini-série American Crime, mais c’est Maura Tierney qui repart avec la statuette pour sa prestation d’une grande justesse dans The Affair.

Quant à Oscar Isaac, véritable coeur et pivot de la nouvelle mini-série de David Simon, Show me hero, sa lutte infatigable afin de faire triompher le bon sens et le droit auprès de ses concitoyens a été dûment récompensée.

En revanche, la victoire de Lady Gaga, « très reconnaissante » d’être sacrée meilleure actrice dans une mini-série pour son rôle dans American Horror Story: Hotel a de quoi laisser perplexes les admirateurs de l’impeccable Felicity Huffman dans American Crime. Tant qu’à privilégier les nouvelles venues mieux aurait valu opter pour l’épatante Sarah Hay dans Flesh & Bone.

American Crime, l’audacieuse et dérangeante série d’ABC est d’ailleurs l’une des grandes perdantes de cette 73e cérémonie des Golden Globes. Son analyse soignée et courageuse d’une société américaine rongée par les divisions raciales et la méfiance sociale aurait mérité un prix.

Dès l’annonce des nominations, la cérémonie 2016 portait d’ailleurs en germe de nombreuses frustrations. Où sont passés The Leftovers, RectifyThe Knick se demandaient de nombreux critiques ? La question reste pendante…

KT