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resurrection.jpgEn découvrant le pitch de Resurrection**, beaucoup avaient crié au plagiat avant même la diffusion de la série imaginée par Aaron Zelman en 2014 pour ABC.
Pourtant si elles sont très proches dans leur thématique, elles diffèrent grandement par leur conception.

Resurrection est en effet l’adaptation du roman de Jason Mot qui, comme Fabrice Gobert dans Les Revenants, imagine le retour sur terre d’individus déclarés morts. Mais l’atmosphère de cette série diffère singulièrement de celle mise en scène pour Canal+. Les deux premiers épisodes diffusés hier soir dès 20h15 sur RTL-TVI ne laissent d’ailleurs aucun doute à ce sujet.

L’histoire suit l’enquête entamée par l’inspecteur des Douanes et de l’Immigration, Marty Bellamy (campé par Omar Epps vu dans Dr House) confronté au rapatriement d’un jeune Américain, découvert errant seul en plein milieu d’une rizière chinoise.
resurrection 1.jpgOr il s’avère bien vite que le jeune Jacob a été déclaré mort 32 ans auparavant…

Si l’on suit les réactions de sa famille et de ses proches à cette étonnante réapparition, celle-ci n’est pas traitée uniquement dans la sphère familiale et intime… Ce qui nous ramène à la passion américaine pour les enquêtes et les agents en uniforme. « Laissez travailler les officiers compétents » semble nous dire cette série qui s’intéresse aussi à la façon dont tous ces ressuscités étaient, jadis, passés de vie à trépas.

Même si elle pose les questions essentielles de la peur et de la foi face à ce phénomène incompréhensible, mais aussi des relations distendues et des petits arrangements avec la vérité qu’entraîne la plupart des décès, Resurrection demeure en surface et ne semble pas décidée à creuser la question sur un plan qui ne soit pas uniquement celui de la logique. Elle fait donc fi de toute ambiguïté contrairement à sa « lointaine » cousine française, Les Revenants. Or celle-ci a connu une adaptation officielle aux Etats-Unis, réalisée par Carlton Cuse (Lost), et baptisée The Returned, ce qui n’aide pas à dissiper la confusion. Même si cette version US n’a duré qu’une saison.

En diluant le propos et en n’optant pas pour une ambiance franchement fantastique, Resurrection bien que plaisante, échoue donc à captiver ou à toucher véritablement son audience. Mais sans doute aurait-elle été jugée autrement s’il n’y avait pas eu cet encombrant précédent…

KT