Au-delà des séries déjà annoncées pour cet été (True Detective, Veep, Masters of Sex), Be TV prépare sa rentrée avec American Crime (septembre), Hard saison 3 (octobre), Mozart in the jungle (novembre). Une rentrée qui sera aussi marquée par la mise en route de séries 100 % belges ! « Nous étudions attentivement des projets de séries belges que nous pensons coproduire. »
Une stratégie qui vient compléter le budget investi dans le cinéma et les documentaires. “On en reparlera à la rentrée”, promet Alexandrine Duez, directrice-adjointe de l’antenne de Be TV. De quoi renforcer l’ancrage belge de la chaîne au-delà du sport et du magazine “Home Cinema”.
Parallèlement, Be TV poursuit sa collaboration avec Canal+. Elle a ainsi opté pour deux projets : Baron noir et Pink Panthers. La première – série politique en 8 épisodes portée par Kad Merad, Anna Mouglalis et Niels Arestrup – est en tournage depuis le 20 mai à Dunkerque et sera finalisée en août à Paris.
La seconde est une coproduction européenne autour du célèbre gang de voleurs de bijoux (cf. note précédente). Par ailleurs, Be TV “ne renonce pas” à l’intrigant Bureau des légendes avec Mathieu Kassovitz, dont la saison 2 sera bientôt en tournage.
Back from LA
En tant que chaîne à péage disposant de créneaux de diffusion prioritaires, Be TV a forcément les coudées plus franches pour évoquer les nouvelles séries US qu’elle convoite. Christian Loiseau, son directeur des programmes, ne cache donc pas que le thriller conspirationniste Blindspot, « qui mêle terroristes chinois et rythme à la 24h chrono » , fait également partie des séries qui ont retenu son attention.
« Sur le même modèle, on a aussi The Player (photo), chez Sony, avec Wesley Snipes. Un jeu avec un J majuscule, qui se déroule à l’insu des participants et implique de riches anonymes qui parient sur les chances de survie des candidats. »
L’année 2016 sera celle des revivals avec le retour de X-Files et Twin Peaks. Et des séries dérivées de films comme Limitless et Minority Report chez Fox. « On verra ce qui sera adapté pour le marché francophone (à savoir : traduit et sous-titré). Il faut voir ce que les chaînes françaises vont prendre et si elles laissent une fenêtre de diffusion pour les chaînes à péage ou pas. Nos choix dépendent de cela. »
En attendant, Christian Loiseau livre son top 3 « dans le désordre » :
Mr Robot (photo) d’USA Network suit un jeune ingénieur en cyber-sécurité (Remy Malek) « qui devient hacker une fois la nuit tombée. Il est recruté par un mystérieux groupe » dirigé par Christian Slater afin de détruire la société qui l’emploie.
A lui de décider, ensuite, jusqu’où il est prêt à aller dans sa croisade pour dénoncer les agissements plutôt troubles des grandes firmes américaines.
Billions avec Damian Lewis et Paul Giamatti. « Un joli casting et un fabuleux jeu d’acteurs.« Cette série en 12 épisodes se déroule « dans les milieux de la finance et traite des rapports entre politique et finance sur fond de crise des subprimes » . Un scénario développé par Aaron Sorkin pour la chaîne Showtime, sur base du best-seller « Too Big to Fail » du journaliste Andrew Ross Sorkin.
Et enfin, The Catch, pour ABC, « avec Mireille Enos dans un rôle complètement glamour qui tranche avec son personnage de ‘The Killing’. Elle y campe une inspectrice spécialiste des fraudes, experte en blanchiment d’argent et cartels, etc. Elle se fait totalement avoir par son fiancé qui est un escroc. C’est une très belle réalisation… On va tout faire pour avoir cette série« .
« Notre objectif est de satisfaire tous nos abonnés , rappelle Christian Loiseau. On tient à offrir un éventail varié, donc aussi des séries plus mainstream comme ‘The Mentalist’ ou ‘Under the dome’. »
La coûteuse adaptation des séries flamandes
Face au succès de la série flamande Cordon, dont la chaîne The CW a tiré un remake… acheté par la RTBF, on peut s’étonner que la RTBF, Be TV ou RTL n’aient pas plutôt décidé de doubler ou sous-titrer la série belge. Ce qui aurait permis au téléspectateur de se sentir concerné par ce drame se déroulant dans les rues d’Anvers, plutôt que d’opter pour la version déménagée à Atlanta. Mais les coûts de production du doublage sont nettement plus élevés qu’un simple achat…
“Cordon serait très bien chez nous, mais nous n’avons pas les moyens de payer la VF seuls, confirme Alexandrine Duez. Si la RTBF décidait de se lancer, on les suivrait, mais cela ne s’est pas fait.” Le seul accord, récent, a porté sur la série Albert II car “le produit d’appel (entendez : la famille royale) était nettement plus vendeur”.
Outre le coût, la RTBF et RTL-TVI sont sans doute échaudées par le souvenir de l’échec cuisant de l’adaptation des séries “Windkracht 10” (“Sauvetage en mer du Nord”) et “Flikken” (“Patrouille 101”) au tournant des années 2000.
Entretiens: Karin Tshidimba
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