mad men s76.jpgBe TV entame ce soir l’ultime chapitre de la vie de Don Draper, un récit à la fois emblématique d’une époque (les années 60-70), ample (par l’univers reconstitué en détails) et singulier. A travers la vie de ce publicitaire mélancolique, séducteur et inconstant, c’est l’empreinte du réel sur la vie d’un homme que Matthew Weiner invite à mesurer.

A l’inconstance des événements historiques, Weiner a opposé la constance des comportements. Le dilettantisme assumé de Roger Sterling, l’ambition inassouvie de Pete Campbell, la détermination assumée de Peggy Olson, la séduction réfléchie de Joan Harris, les désillusions élégantes de Betty ex-Draper et le regard mi-insolent, mi-rebelle de Sally Draper sur les adultes qui l’entourent.
Les Mad Men*** se donnent rendez-vous ce lundi à 21h.

Si le dernier volet (les 7 ultimes épisodes) de l’histoire des Mad Men a commencé en avril aux Etats-Unis, Be TV a choisi de proposer cette dernière saison d’une traite. Quatorze récits nous séparent de la fin d’une histoire dont l’on sait déjà qu’elle n’a que peu emprunté à la mode des rebondissements en pagaille, chère à de nombreuses séries. Pour Matthew Weiner, le défi est de boucler un cycle, de parachever la trajectoire de ses personnages et d’éclairer une dernière fois la vie comme elle va.

mad men s77.jpgNourri par les grands noms du cinéma mondial (Kieslowski, Bertolucci, Antonioni, Fellini, mais aussi Claude Lelouch et Jacques Demy), Matthew Weiner a fait sienne la religion du détail telle qu’il l’avait vu pratiquer sur grand écran.
« Faire partie du monde du cinéma était mon rêve. Je voulais utiliser tous les trucs que j’avais appris. C’est de là que vient ma volonté de raconter l’histoire visuellement à travers le moindre détail. Je voulais que chaque détail soit juste. Cela crée le plaisir de se retrouver immergé au coeur d’un univers » a-t-il souligné lors de son passage au festival Séries Mania à Paris. « Je ne voulais pas quela série puisse paraître cheap ou vite faite. » Un leitmotiv qui date de l’époque où il travaillait sur Les Soprano aux côtés de David Chase.

Ses emprunts à quelques films-clés de son parcours cinéphilique*, il ne s’en cache pas et, même, les revendique car ils expliquent les choix formels et le ton de Mad Men (regard décalé, sourire en coin, discours subversif) qui ont guidé la construction de ses personnages et l’identité de sa série reconnue pour son glamour et son style.
KT


* Les jeux de l’amour et de la guerre (The Americanization of Emily) d’Arthur Hiller, Patterns de Fielder Cook, Blue Velvet de David Lynch