Neuf jours de débats et de projections,
50 séries venues de 20 pays différents,
30 invités internationaux parmi lesquels Matthew Weiner (Mad Men), Lee Daniels (Empire) et Hagai Levi (The Affair) venus rencontrer un public avide de découvrir leurs secrets de fabrication. La 6e édition du Festival Séries Mania a affiché haut ses ambitions.
Au milieu de ce concert international, les jurés ont distingué 6 territoires: l’Allemagne, la France, les Etats-Unis, la Suède, Israël et… la Belgique. Une mention spéciale du jury des blogueurs a souligné la sensibilité et la justesse de Strikers** (Spitsbroers en VO), plongée dans le quotidien de deux frères rêvant de devenir footballeurs professionnels. Une passion partagée par toute leur famille et par le public séduit par le récit de Kristof Hoefkens, entamé fin mars sur la chaîne VTM. Des personnages à la fois proches et attachants, des destins qui basculent, des ressorts inattendus et une grande justesse de sentiments: autant de qualités démontrées par Strikers, partagées par les 6 séries constituant la crème de la création mondiale.
Car, bien sûr, les chiffres ne disent pas tout, et un festival, c’est d’abord une ligne éditoriale et un espace de découvertes, deux objectifs atteints cette année encore par la manifestation parisienne.
Quelque 22 000 spectateurs et 992 accrédités professionnels, dont 200 journalistes, sont venus, cela prouve que le message de l’équipe du Forum des Images est reçu 5 sur 5 par tous les amateurs de séries. Quant à la richesse de programme, elle était telle que, même en neuf jours, il était impossible de tout voir, tout écouter.
Suivi des débats, mise en ligne des conférences, affichage et relais sur les réseaux sociaux, le Festival réalise un parcours quasi sans faute, si on excepte le bug des réservations en ligne des premières heures.
Le plus important est ailleurs: dans la richesse des univers et personnages rencontrés grâce à la grande qualité de la sélection. Entre thrillers politiques et écologiques, drames familiaux et historiques, quêtes philosophiques et parcours de vie emblématiques, le public, et les jurés ont eu bien du mal à départager les programmes sélectionnés.
La priorité est cependant allée aux personnages «tourmentés».
Qu’il s’agisse d’une femme en lutte contre la dépression (Olive Kitteridge), d’une famille tourmentée par l’absence de l’un de ses membres (Disparue) ou rassemblée autour de rêves de carrière contrariés (Strikers, photo).
A Séries Mania, on a croisé des hommes et des femmes dépassés par les événements qui les submergent et les broient, mais qui ne baissent pas les bras (La vie devant elles). Des espions partis en mission (Deutschland 83) et d’autres qui n’en reviennent pas indemnes (Le bureau des légendes) et même des civils devenus agents secrets malgré eux (False Flag). On a aussi découvert les membres d’un parti extrémiste et raciste dont les comportements divergents et les discours ambigus créaient d’autant plus le malaise (Blue Eyes).
D’Israël à la Suède, de l’Allemagne à la France, cette humanité poreuse et rugueuse, fragile et instable, bancale et touchante, n’a cessé d’interroger ceux qui la contemplaient.
Palmarès
Meilleure série française: «La vie devant elles» (France 3, dès mardi)
Meilleure interprétation féminine: Alix Poisson dans «Disparue» (France 2 – RTBF)
Meilleure interprétation masculine: Mathieu Kassovitz dans «Le bureau des Légendes» (Canal+)
Prix du public, ex-aequo «Olive Kitteridge» (USA) et «False Flag» (Israël)
Prix du jury des blogueurs pour la meilleure série du monde: «Deutschland 83» (Allemagne)
Mention spéciale du jury des blogueurs à «Strikers» (Belgique) et «Blue Eyes» (Suède)
KT, à Paris
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